Hanjin, le septième transporteur de conteneurs mondial, a été placé sous tutelle judiciaire le mois dernier, laissant plus de 100 bâtiments et leurs cargaisons en mer. Korean Air, son plus gros actionnaire, a accepté de fournir un prêt d’urgence.
Les ventes de Noël pourront sans doute être sauvées… in extremis. En deux semaines, les difficultés de l’armateur sud-coréen Haijin Shipping, septième transporteur de conteneurs mondial, ont provoqué des remous dans tout le fret maritime international.
Début septembre, l’armateur a dû demander son placement en redressement judiciaire, après le refus de ses créditeurs de l’aider à faire face à une dette colossale estimée à 6000 milliards de wons (4,79 milliards d’euros). Conséquence: quelque 500.000 conteneurs ont été immobilisés au large à bord des bateaux de Hanjin sur toute la planète, et des milliers d’autres entassés dans des ports, de Hong Kong à Hambourg. De peur de ne pas être payés, les ports et les remorqueurs refusent de travailler avec Hanjin Shipping.
À quelques semaines des emplettes dites du Black Friday en novembre aux États-Unis et des fêtes de Noël, cette perturbation de la chaîne d’approvisionnement mondiale survient à un moment crucial pour les fabricants et chaînes de distribution du monde entier.
Ces derniers jours, ils ont cherché frénétiquement une solution au casse-tête causé par cette crise. Samsung, par exemple, a annoncé qu’il avait pour 38 millions de dollars de biens à bord des bateaux de Hanjin. LG, de son côté, indiquait que 10 à 20% de ses exportations à destination de l’Amérique du Nord étaient confiées à Hanjin. Concernant l’opération Black Friday outre-Atlantique, Cho Sung-Jin, chef de la section électroménager de LG, s’inquiétait: «Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à la demande avec nos stocks actuels aux Etats-Unis.»
Le secteur navigue à vue
Coup de théâtre jeudi 21 septembre, après deux semaines de remous, Korean Air, le plus important actionnaire de Hanjing Shipping, a accepté de fournir un prêt d’urgence à l’armateur en perdition, ce qui a provoqué une hausse de près de 30% du titre. Le conseil d’administration de la compagnie aérienne avait jusqu’alors rechigné à mettre la main à la poche, mais a finalement mis sur la table un prêt de 60 milliards de wons (48,2 millions d’euros). Ce prêt fait en réalité partie d’un fond d’urgence de 100 milliards de wons (80 millions d’euros) qui avait été promis début septembre, dont un don personnel de 40 milliards de wons de son président et plus gros actionnaire Cho Yang-Ho. Korean Air complète ainsi cette enveloppe.
Hanjin Shipping doit présenter un plan de relance à la justice sud-coréenne d’ici le 25 novembre. Le tribunal décidera ensuite de le placer en redressement, avec surveillance de sa gestion et rééchelonnement de sa dette, ou de le liquider. Par ailleurs, la Corée du Sud va annoncer de nouvelles mesures pour soutenir l’industrie du transport maritime en octobre, a déclaré vendredi le ministre des Finances Yoo Il-ho. Le secteur traverse sa pire crise depuis 60 ans du fait du ralentissement économique mondial et des surcapacités.
(Avec agences)