Standard & Poor’s a abaissé la note de 7 banques nigérianes, invoquant un accroissement du risque de contagion systémique dans le secteur. Les notes de risques de contrepartie à long-terme d’Access Bank, Guaranty Trust Bank, Stanbic IBTC, Zenith Bank et Ecobank Nigeria ont été dégradées de B+ à B. Deux autres banques, notamment Fidelity Bank et First Monument City Bank sont descendues de B à B-.
Les perspectives pour ces banques sont stables, à l’exception de celle d’Ecobank Nigeria qui est négative. Dans la classification de l’agence américaine, les notes allant de B+ à B- sont attribuées à des organisations ou des pays dont le profil de solvabilité est très spéculatifs, avec la différence qu’à B+, on est proche du spéculatif simple et à B- on se rapproche du niveau élevé de risque (C).
Deux autres banques nigérianes notées par Standard & Poor’s, notamment First Bank of Nigeria et sa holding parente FBN Holdings ont vu leurs notes à long et court terme respectivement maintenu à B- et C. Elles quittent par contre la zone de surveillance négative, pour celle des perspectives négatives. Enfin la note de contrepartie sur le long terme de Diamond Bank reste placée sous surveillance négative.
Standard & Poor’s explique ces positions pessimistes par la dégradation de l’environnement économique au Nigéria qui à son tour affecte le système bancaire. Trois principaux facteurs sont mis en avant. Les prix et les volumes de pétrole toujours bas, une restriction d’accès au change et enfin le retard pris dans la relance budgétaire. Pour ce qui est du pétrole, la situation des volumes et des prix font craindre un repli des revenus globaux au Nigéria, et s’est déjà caractérisé par deux contractions successives de l’économie ayant conduit à la récession.
Dans ce contexte, les réserves de change ont baissé et cela pèse de deux manières sur les banques. D’une part, elles ont du mal à satisfaire les services de crédit documentaires à leurs clientèles ce qui ne manquera pas de mettre la pression sur les revenus de ce segment. D’autre part, cela rend plus coûteux le remboursement des obligations contractées par ces banques en devises étrangères.
Les réalités pour chaque banque sont assez diverses, selon que ces dernières possèdent de solides fondamentaux (Access Bank, GTB et Zenith Bank) ou qu’elles peuvent bénéficier d’un appui substantiel de leurs groupes parents (Ecobank Nigéria et Stanbic, filiale du sud-africain Standard Bank). Mais pour toutes ces banques, la pression sur les revenus est attendue par quasiment tous les experts qui suivent le Nigéria.
avec agenceecofin