À la veille du délai fixé à la cour constitutionnelle gabonaise, pour rendre son verdict sur le contentieux électoral, l’instance poursuit jeudi son travail de recomptage sous le regard d’une équipe de juristes de l’Union Africaine.
Trois sont arrivés à Libreville mercredi 21 septembre pour observer les travaux des 9 conseillers de la Cour constitutionnelle gabonaise. Deux autres, retenus par la crise en RDC, sont attendus jeudi après-midi, fait savoir l’instance. L’équipe se composera également d’un juge togolais, mais aussi du président de la Cour constitutionnelle tchadienne, assure l’institution gabonaise.
Depuis la veille, les premiers observateurs scrutent le recomptage des voix des 2 580 bureaux de vote du scrutin présidentiel du 27 août. Une opération systématique en cas de litige, effectuée sur la base des procès verbaux établis par la commission électorale (CENAP), explique un avocat du camp présidentiel.
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« Nous ne sommes pas d’accord si ce recomptage a lieu sur la base des procès verbaux que nous estimons falsifiés dans le Haut-Ogooué », affirme Maître Jean Rémy Bantsantsa, l’un des avocats de Jean Ping.
Cette province, fief de la famille Bongo, est au cœur des débats. Le 8 septembre, l’équipe de Jean Ping avait déposé des recours pour demander le recomptage des voix dans le Haut-Ogooué, où Ali Bongo Ondimba avait obtenu selon les chiffres officiels 95,46 % des voix, avec un taux de participation de 99,93 %. Un score que la mission européenne d’observation avait alors qualifié d’ « anomalie évidente ».
En attendant la décision de la cour, le calendrier s’accélère. Au terme de ce recomptage, l’instance doit tenir une audience publique jeudi après-midi et entendre une dernière fois les deux camps. Les neuf conseillers de la Cour constitutionnelle se retireront ensuite pour délibérer, avant de rendre leur décision, attendue pour vendredi.
avec jeuneafrique