Depuis deux jours, le Conseil constitutionnel ne parvient pas à vider le contentieux post électoral du candidat Maurice Kamto.
Ce mercredi 17 octobre 2018, à 21h 45 mn, le président du Conseil constitutionnel décide de mettre un terme au débat sur le recours du Candidat Maurice Kamto qui demande l’annulation partielle de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. « L’affaire est en délibéré pour demain 18h ». Face à l’insistance de Maitre Emmanuel Simh, avocat du requérant qui souhaite avoir les copies de certains PV, le président Clément Atangana marque son refus en rappelant que l’affaire est en délibéré demain à 18h.
Et directement, il appelle la 18e et dernière affaire de ce contentieux post électoral. Il s’agit du recours du candidat Joshua Osih du SDF qui demande l’annulation totale de la Présidentielle 2018. Quand ce dernier se présente à la barre en compagnie de ses avocats, le président du Conseil constitutionnel reprend la parole pour informer le requérant Osih que son affaire passe demain jeudi 18 octobre 2018 à partir de 10h. Sur ce, les neuf membres de la haute juridiction se sont levés et la salle d’audience du Palais des congrès de Yaoundé s’est vidée progressivement dans une ambiance surchauffée.
Ainsi, s’achevé une longue et épuisante journée de plaidoiries déroulée en présence d’une foule nombreuse venue vivre en direct l’affaire du candidat Maurice Kamto qui tient toute la République en haleine depuis deux jours.
Les avocats du requérant qui ont commencé à plaider depuis hier soir, ont terminé ce mercredi vers 19h. Au nombre d’une dizaine, ils ont défilé à tour de rôle à la barre pour exposer toutes les preuves et les arguments afin de convaincre que le scrutin du 07 octobre 2018 a été émaillé d’une kyrielle d’irrégularités et d’incidents. Le conseil du candidat du MRC a profité de cette exposition internationale pour dénoncer en mondovision toutes les décisions du gouvernement et d’ELECAM (l’organe chargé de l’organisation des élections) qui, selon la défense, ont entravé une organisation juste, libre et transparente de la Présidentielle 2018.
A leur suite, les représentants du RDPC, parti au pouvoir, d’ELECAM, du ministère de l’administration territoriale, du ministère de la défense et leurs avocats ont pris la parole pour battre en brèche la démonstration des plaignants. « Tous ce qu’ils ont raconté ici, sont des mensonges » a répliqué au bout d’une longue intervention, Grégoire Owona, chef de la délégation du RDPC.
Maitre Emile Essombe, président de la Commission nationale de renoncement général des votes a pris la parole à la fin pour déclarer aussi que les documents, à l’instar des Procès-verbaux produits par le conseil de Maurice Kamto pour dénoncer d’éventuelles fraudes, sont des faux documents. Pour démontrer le contraire le conseil du candidat Maurice Kamto a exigé que le Président du Conseil permette à l’assistance de procéder à une comparaison des documents. Le refus du président Clément Atangana a plongé l’audience dans la confusion. Visiblement embarrassé, le président a donc choisi de renvoyer la suite de l’affaire à demain jeudi 18h.
Âgé de 77 ans, Clément Atangana qui suspend de temps en temps l’audience, a été victime d’un petit malaise vers 19h45 alors que c’est un défenseur du RDPC qui avait la parole. Le président du Conseil a été contraint de se retrier précipitamment avant de revenir une dizaine de minutes après. L’autre incident qui est passé en mondovision ce soir, c’est l’intrusion en pleine audience d’une dame apparemment folle. « Je suis témoin, Paul Biya étant PM, on m’a embarqué, à 18 ans. J’étais à Yoko (prison, ndlr). Je suis avec le barreau du Cameroun. Aujourd’hui, je veux être témoins » a-t-elle déclaré avant d’être expulsée de la salle.
Source: cameroon-info.net