L’avocat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) Me Suy Bi, a tenu une conférence de presse pour expliquer les problèmes auxquels certains candidats du parti ont été confrontés. Ci-dessous ses propos.
Le 13 octobre 2018, les ivoiriens étaient appelés aux urnes pour élire les conseillers des régions et des conseillers municipaux. Pour ces élections, le PDCI-RDA a parrainé 19 listes de candidats au poste de conseillers de régions et 105 listes de candidats pour les mairies. Dans un système démocratique, les élections sont le mode de désignation par excellence de ceux qui sont appelés à gérer la chose publique.
Pour être crédibles, les élections doivent être libres, transparentes et traduire la volonté exprimée par les électeurs. En décidant d’aller aux élections du 13 octobre 2018, malgré l’usage frauduleux de son logo par le RHDP, et les pressions de tous ordres exercées sur ses cadres et militants, le PDCI-RDA a attendu solliciter le suffrage des ivoiriens. Malheureusement, pour certaines circonscriptions, les résultats proclamés par la CEI sont en totale contradiction avec les choix opérés par les électeurs.
Dans ces circonscriptions, les candidats du PDCI-RDA ont été victimes d’un braquage électoral et se sont fait voler leur victoire. Ce fut notamment le cas de Grand-Bassam, à Port-Bouet, à Koumassi et à Tiébissou. Ce fut également le cas dans les régions du Gontougo, de l’Indénié Djuablinn et du Lô Djiboua. A Grand-Bassam, en proclamant les résultats, la CEI a choisi de faire croire que c’est la liste conduite par monsieur Moulot qui a remporté l’élection du 13 octobre 2018. Ce qui est faux.
En effet, selon les résultats sortis des urnes et contenus dans les procès-verbaux de dépouillement établis dans les 104 bureaux de vote, c’est la liste conduite par le maire Ezaley qui a gagné et a obtenu 9 502 voix contre 8 138 voix pour la liste conduite par monsieur Moulot. Donc, contrairement à ce que la CEI a dit, à Bassam, c’est le candidat Ezaley qui a gagné.
A Port-Bouët, la CEI a décidé d’annuler l’élection, et à annoncer qu’elle serait reprise. Pour prendre une décision aussi grave de conséquences, la CEI a fait croire que les procès-verbaux de dépouillement d’une des deux commissions de la CEI de la commune de Port-Bouët, auraient été détruits. Ici également, la CEI ne dit pas vrai.
En effet, les procès-verbaux en question existent bel et bien et sont disponibles. Le siège de la commission électorale 1 de Port-Bouet a été attaqué. A ce stade, la CEI a donc faire croire que les PV avaient été détruits, ce qui est faux. Nous sommes entrés en contact avec la présidente de cette commission, qui nous a affirmé que les PV existent.
Hier sous escorte policière, les PV ont été conduits à la commission centrale qui curieusement a refusé de les recevoir pour rester sur sa position initiale qui est celle de reprendre les élections. Dans la première commission les résultats n’ont pu être proclamés. Et selon les résultats sortis des bureaux de vote c’est le candidat Emmou qui a remporté les élections.
C’est ce résultat, que la CEI, aujourd’hui, refuse de proclamer. A Koumassi également, le PDCI-RDA dénonce donc, des résultats qui ont été inversés. Le résultat proclamé n’est pas celui qui est sorti des urnes. Là également, il y a eu des procès-verbaux qui ont été falsifiés, des procès-verbaux parallèles qui ne sont pas conformes aux procès-verbaux que détient le candidat du PDCI-RDA.
« SOUS ESCORTE POLICIÈRE, LES PV ONT ÉTÉ CONDUITS À LA COMMISSION CENTRALE QUI CURIEUSEMENT A REFUSÉ DE LES RECEVOIR »
A la fin du vote, et après le dépouillement, dans chaque bureau de vote, il est remis au représentant de chaque candidat, un exemplaire du procès-verbal de dépouillement établi dans le bureau de vote. Le candidat du PDCI-RDA à Koumassi a reçu par le canal de ses représentants, ses procès-verbaux. Mais il se trouve que les résultats proclamés, ne sont pas en phase avec les procès-verbaux qu’il a reçus. Ce sont des résultats proclamés avec des procès-verbaux fallacieux.
Ce fut également le cas dans le Gontougo, c’est également le système de procès-verbaux parallèles qui a été utilisé en plus de la violence et de la pression qui a été faite sur certains électeurs et sur les représentants du candidat du PDCI-RDA dans cette zone. Dans la région de Divo, le candidat du PDCI-RDA selon les résultats proclamés dans chacune des commissions départementales et communales, est sorti vainqueur.
Mais lors de la compilation, des résultats, au niveau de la région, curieusement, le résultat a été inversé en faveur du candidat du RHDP. Et lorsque nous avons regardé dans les détails des résultats qui ont été proclamés, nous nous sommes rendus compte que l’écart en faveur du candidat du PDCI-RDA était de 250 voix. Lors de la proclamation, par la CEI, l’écart est finalement de 325 voix en faveur du candidat du RHDP.
LA CEI A PROCÉDÉ À UNE PONCTION DE VOIX DU CANDIDAT DU CANDIDAT DU PDCI »
Lorsque nous avons regardé dans les détails du résultat, nous nous sommes rendus compte que pour procéder ainsi, la CEI a procédé à une ponction de voix du candidat du candidat du PDCI. Des ponctions de 50 voix par-ci, 30 voix par là, 10 voix par ci et le résultat proclamé a été en faveur du candidat du RHDP. Contrairement aux résultats sortis des urnes et qui est contenu dans les différents procès-verbaux de dépouillement.
Dans la région de l’Indénié, là également, les résultats proclamés sont le fruit d’abord de la violence qui a été exercée sur les représentants du candidat du PDCI-RDA, de l’achat de conscience, et également d’une manipulation des procès-verbaux de dépouillement. Dans ces 6 exemples que je donne, c’est pour vous présenter les cas qui ont conduit aux résultats que nous dénonçons aujourd’hui. Il y a plusieurs autres communes, plusieurs autres régions pour lesquelles nous attendons faire des recours.
Pour dire que dans l’ensemble, les résultats qui ont été proclamés, sont pour la plupart rejetés par le PDCI-RDA, parce que la CEI n’a pas fait correctement son travail. Entre les procès-verbaux de dépouillement que nos candidats détiennent et le résultat qui a été proclamé par la CEI, il y a un écart et un écart qui curieusement est en défaveur de nos candidats. Pour toutes ces raisons, et dans toutes ces circonscriptions, nous allons exercer des voies de recours que le code électoral nous donne.
C’est-à-dire saisir la chambre administrative de la cour suprême pour demander l’annulation de ces résultats et la reformations pour proclamer les candidats qui sont effectivement vainqueur, c’est-à-dire les candidats du PDCI-RDA. Egalement, pour ce qui concerne la commune de ¨Port-Bouët, nous attendons demander à la cour suprême d’annuler la décision pour reprendre le vote.
« LE REFUS DE LA CEI DE PROCLAMER LES N’EST PAS JUSTIFIÉ. PARCE QUE LES PV QU’ON DIT DISPARU EXISTENT BEL ET BIEN »
L’élection a eu leu, les opération de vote se sont déroulées, le dépouillement s’est fait dans les bureaux de vote, les documents ont été établis, Le candidat du PDCI les détient, donc il n’y a aucune raison qui justifierait la reprise d’une élection qui s’est tenue. Le refus de la CEI de proclamer les n’est pas justifié. Parce que les PV qu’on dit disparu existent bel et bien.
Il suffit simplement à la CEI de prendre ces PV et proclamer le résultat de l’élection qui s’est déroulée à Port-Bouët. Nous avons des preuves, nous allons les fournir. Ces procès-verbaux ne sont des documents de monsieur Emmou. Ce sont des documents qui lui on été remis par la CEI elle-même. Donc, pour nous, la décision de la CEI d’annuler l’élection à Port-Bouet, n’est pas justifiée.