L’Afrique francophone manque aujourd’hui encore d’entreprises de taille suffisante pour créer de la valeur ajoutée, de l’emploi et répondre aux besoins d’un marché intérieur en pleine expansion.
Le contexte de la création de NSIA
Une raison à cela : au lendemain des indépendances, le schéma de développement de l’Afrique reposait sur l’exportation de matières premières brutes, créant ainsi, à côté de l’indépendance politique, une dépendance économique et financière vis-à-vis de l’Occident et des bailleurs de fonds. Lors des grandes crises, face à leur incapacité à financer leur propre développement, les États africains ont été contraints, par le FMI et la Banque Mondiale, de mettre en place, dans les années 1990, des politiques d’ajustement structurel (PAS).
C’est dans ce contexte que de nouveaux acteurs africains, prenant conscience qu’il ne peut y avoir de développement durable sans un secteur privé et des entreprises africaines. Jean Kacou Diagou, un esprit visionnaire, va alors créer, en 1995, NSIA, une compagnie d’Assurances-Dommages. La volonté de Jean Kacou Diagou est de voir émerger, en Afrique, un secteur privé avec des entreprises de taille suffisante pour attirer les investisseurs. Dès 1996, NSIA réalise ses premières acquisitions en rachetant les filiales Vie et Non Vie des Assurances Générales de France (AGF) en Côte d’Ivoire. En 2018, le groupe NSIA est présent dans douze (12) pays de l’Afrique Centrale et Occidentale avec 1 Holding, 1 Fondation et 29 filiales en Assurances, Banque, Finance, Immobilier et Technologies, et il compte plus de 2 800 salariés. En Côte d’Ivoire, son pays d’origine, le groupe compte 185 agences avec un objectif prévisionnel de 200 d’ici 2020. Le groupe est dirigé selon les standards internationaux de gestion et de bonne gouvernance avec un Conseil d’Administration, un Comité de Direction, un Comité Consultatif, un Comité d’Audit, un Comité de Rémunération et un Comité de Crédit.
Itinéraire d’un « capitaine d’industrie »
Jean Kacou Diagou n’est ni un rêveur, ni un « aventurier », l’aventure laisse trop de place au hasard, mais il sait que son destin est d’entreprendre, de créer une société, ce qui demande une volonté, de la rigueur et du travail. Titulaire d’une licence en sciences économiques obtenu à l’Université d’Abidjan, entre 1967-1971. En 1972, il est diplômé du CNAM (Assurances du point de vue juridique et économique) et de l’Ecole nationale d’assurances (ENASS), à Paris. Il va occuper plusieurs postes, dont celui de vice-président du groupe Union africaine. Mais, le désir d’entreprendre est plus fort que tout. Il décide de se lancer. En janvier 1995, il démissionne pour créer la Nouvelle Société Interafricaine d’Assurance, à capitaux africains. Son professionnalisme lui permet de réaliser un chiffre d’affaires de 900 millions FCFA dans la même année. En 1996, NSIA rachète les filiales vie et non vie des Assurances Générales de France (AGF) qui décident de se retirer du marché ivoirien. Le groupe NSIA-AGCI ainsi formé servira de socle à une remarquable expansion qui combine croissance interne et externe.
La conquête de l’Afrique
À partir de sa base ivoirienne, Jean Kacou Diagou se lance à la conquête de l’Afrique. 1998, première opération au Bénin ; en 2000, le Gabon ; puis, le Sénégal (2002), le Congo (2004), le Togo (2005). Le groupe étend ensuite ses activités à la branche vie en créant pas moins de quatre filiales en 2005 : Congo, Gabon, Sénégal, Bénin. Courant 2006, l’ensemble des compagnies est regroupé au sein d’une holding dénommée NSIA Participations SA Holding qui pilote désormais les activités du groupe à partir de la Côte d’Ivoire.
Ouverture du capital, diversification et consolidation
À la fin de cette première période d’un peu plus de dix ans, les performances du groupe incitent Emerging Capital Partners (ECP), un gestionnaire de fonds d’investissement dédiés à l’Afrique, basé à Tunis, à entrer, en 2008, dans l’actionnariat de NSIA. Sa participation est de 20% dans le capital du groupe ivoirien pour un apport de 22,95 milliards FCFA (49,34 millions USD). Pour accompagner ses activités d’assurance et de banque, le groupe NSIA investit dans les nouvelles technologies. Basée en Côte d’Ivoire, NSIA Technologies démarre ses opérations en 2012.
La société se spécialise dans les services informatiques, le conseil en sécurité des systèmes d’information et la gestion de projet. En mars 2015, la Banque Nationale du Canada (BNC) et le fonds de placement français dédié à l’Afrique «Amethis Finance» rachètent pour près de 91,53 millions USD, les parts détenues par Emerging Capital Partners (ECP). La BNC, l’un des plus importants groupes financiers canadiens pesant quelques 165,7 milliards USD en bourse et Amethis ont acquis respectivement 20,9% et 5,4% du capital de NSIA. Les ressources financières générées accélèrent ainsi le développement du groupe et en font un des leaders africains de la bancassurance.
L’entrée des nouveaux partenaires se matérialisera par des augmentations successives de capital. Le désormais banquier Diagou fait une autre acquisition le 24 novembre 2017. NSIA finalise l’achat du groupe bancaire ouest-africain Diamond Bank SA, filiale pour l’Afrique francophone du géant nigérian Diamond Bank.
Un modèle de réussite en Afrique
Aujourd’hui, le groupe NSIA est un modèle de réussite en Afrique. « J’ai toujours eu envie de faire avancer les choses au plan national et international pour le secteur privé. Ce rôle, je continuerai de le jouer », explique l’homme d’affaires Jean Kacou Diagou qui a vu ses efforts être récompensés, entre autres, par le Prix national d’excellence 2018 du meilleur établissement financier et l’Award 2018 de la meilleure entreprise africaine lors du dernier CEO Forum d’Abidjan.
Reconnue, la marque Nsia est le symbole même d’une réussite africaine, avec un développement fondé sur le dynamisme du secteur privé et des entrepreneurs.
Avec connectionivoirienne