C’est à l’aube du 20ème siècle, en 1888, que le Brésil abolit l’esclavage, devenant ainsi un des derniers pays du monde à mettre fin à cette pratique. Les esclaves importés au Brésil venaient principalement de royaume du Dahomey. Avec eux, ils ont emporté leurs pratiques religieuses, leurs habitudes culinaires, musicales et aussi et surtout leur langue, le Yoruba, encore parlé aujourd’hui au Brésil. Aussi, le pays vient de reconnaître le Yoruba comme un des langages officiels du pays.
Le Brésil est le second pays au monde, après le Nigeria, contenant la plus dense population noire du monde. Salvador de Bahia, est notamment la ville la plus africaine du pays. Le métissage, la gastronomie, la musique, la danse, sont autant de panels de la culture brésilienne fortement marquée par cette population africaine. Ceci s’explique d’une part, par le fait que jusqu’à la fin du 19ème siècle le Brésil à continuer d’importer des esclaves depuis le Golfe de Guinée, d’autre part parce que contrairement aux Etats-Unis, les maîtres étaient moins rigides en ce qui concerne la conservation identitaire des esclaves.
Aussi, malgré un contexte politique tendu, c’est par la voix de son ministre de la culture, Sérgio Sá Leitão, que les autorités brésiliennes ont annoncé la reconnaissance du Yoruba comme langage parlé au Brésil. Par la même occasion, il a aussi annoncé la décision d’introduire l’étude obligatoire de l’histoire africaine et de la langue Yoruba dans les programmes scolaires du primaire et du secondaire. Ce programme éducatif appelé « AYO » mettra en avant des noms éminents de la littérature africaine, plus spécifiquement nigérians, dont Wole Soyinka et le Dr Sophie Oluwole.
Une nouvelle forcément bienvenue, lorsque l’on sait que 54% de la population brésilienne possède des origines africaines.
Avec amina-mag