Ceux qui instrumentalisent la justice, tiennent à l’œil et à distance, un chef d’Etat affaibli, déconnecté de la marche d’un pouvoir et d’un système de gouvernance par Imprudence et Improvisation ; au demeurant, fortement présidentialiste.
L’émiettement de ce pouvoir naguère trop présidentialiste présente des signes d’essoufflement du président Paul Biya. Quelle est la charge, la force et la valeur démocratique qu’on peut concéder à cette déconfiture politique, économique et sociale ? On peut désormais questionner les instances et les laborateurs de prise de décision dans le sérail. Qui pour en assumer la Responsabilité ? Décision et responsabilité sont deux vocables à explorer dans la conduite des affaires de la République.
Que dire du Tcs en perte de vitesse. La peau de chagrin du Tribunal criminel Spécial est perceptible. Une grande opinion plaide pour sa disparition. Elle semble devenir, un haut lieu de règlement des comptes ; une maison de retraite pour certains des plus proches collaborateurs du président de la République Paul Biya, qui ne sont plus aux affaires ; escale de désespoir pour d’autres, encore en fonction ; mais qui deviennent tels, des « proies », au vu de l’acharnement ; le tribunal criminel spécial, de par l’avalanche des procédures et des convocations à déférer devant le juge d’instruction, ne rassure plus d’une justice crédible.
Dans le principal et beau rôle, la justice est le père fouettard. Le tribunal criminel spécial dont on attendait l’antidote, est happé par la spirale de nombreux intérêts égoïstes. Plus grave, le Tcs se laisse tirer par le pouvoir politique et exécutif ; rendant cette juridiction spéciale, comme une broyeuse, une machine à produire des scandales et des humiliations diverses.
Le Tcs qui use de supplice et des tortures psychologiques, est dans la peau d’un monstre, à en juger par la « barbarie » à visage humain de ses méthodes. On dirait que ledit tribunal, est l’arme fatale qui tue et que le régime du Renouveau utilise lorsqu’il veut lâcher les griffes de l’oiseau-rapace (opération Epervier) sur bien des personnes accusées d’avoir pris des libertés dans la fortune publique.
Diabolisation et disgrâce De l’avis de certains usagers de la justice, il y a comme une dose de cynisme, la tyrannie de diabolisation, de la disgrâce, de la déchéance, dans les méthodes du Tcs. Harcelés, tyrannisés, suppliciés par des enquêtes à n’en point finir, les « serviteurs » de Paul Biya, une fois « programmés », sont impuissants, inoffensifs, à la merci des magistrats, officiers de police judiciaire.
Désormais, il y a des fortes chances que le peuple traduise sa justice au tribunal. La justice est accusée d’avoir trahi le serment ; celui de dire, rendre effectivement les décisions de justice, au nom du peuple camerounais.
Au rang des chefs d’accusation : l’escalade des décisions de justice à tête chercheuse, tronquées ou arrosées du clinquant ; des prébendes et autres avantages, la complaisance des juges, le clientélisme, l’affairisme, les surenchères multiples, les pincées de corruption, la kyrielle des procédures bâclées ou tintées de certains ingrédients comme le harcèlement, l’acharnement.
L’enlisement des affaires, les procédures sans fin, ne garantissent plus à l’usager qui sollicite l’arbitrage de la justice, l’assurance d’être entendu dans sa cause, ni de se voir rendre justice. La justice camerounaise est en perte de vitesse ; les usagers en quête de la justice (qui devait pourtant être le dernier recours), ont perdu toute confiance en la justice. Le sentiment de détresse et du désarroi est perceptible.
Columnist: camer.be