La Banque africaine de développement (BAD) a appelé mardi à Alger les opérateurs économiques algériens à adhérer à sa nouvelle initiative de promotion des investissements en Afrique.
Baptisé « Africa investment forum » (AIF), ce projet vise à identifier les projets d’investissement en Afrique, à les assister et à assurer leur financement.
« L’AIF est le premier marché de l’investissement en Afrique, destiné à combler le déficit du continent en matière de mécanismes de financement. Les opérateurs algériens sont appelés à prendre part à cette action et à saisir les opportunités qu’elle présente », a indiqué le directeur général de la BAD chargé de la région Afrique du Nord, Mohamed El Azizi, lors d’une réunion de présentation de cette initiative, en présence de chefs d’entreprises algériens et de représentants d’institutions publiques.
L’objectif de l’AIF est de « réduire l’écart entre les besoins énormes en investissements en Afrique et l’offre en matière de financements » en proposant tout type de financements provenant des différents bailleurs de fonds internationaux ainsi que le secteur privé africain, a-t-il soutenu.
Selon les estimations de la BAD, les besoins de financements en Afrique avoisinent les 170 milliards de dollars annuellement pour suivre le rythme de la croissance démographique sur le continent.
Cependant, la valeur des investissements consentis réellement est « très en-deçà » des besoins du continent, ce qui impose la nécessité de créer un mécanisme qui oriente les capitaux vers les nombreuses opportunités de développement en Afrique, a-t-il signalé.
Dans ce cadre, la BAD se chargera de tout le processus d’indentification, de maturation et d’amélioration des projets de développement dans les pays d’Afrique et de réunir les institutions de financements nécessaires pour leur concrétisation, a fait savoir M. El Azizi.
Les projets retenus sont ceux destinés à « alimenter l’Afrique en énergie, la nourrir, l’industrialiser, l’intégrer et à améliorer la qualité de vie des populations africaines », a avancé le représentant de cette institution financière régionale.
Cette initiative stimulera, par conséquent, l’investissement dans des secteurs d’intérêt stratégique, tout en renforçant la coopération avec le secteur privé africain.
L’AIF se veux donc une « plateforme multipartite et pluridisciplinaire » qui a vocation à faire progresser les projets et les rendre « bancables », ainsi qu’à accélérer le bouclage financier des transactions conclues.
En incitant les opérateurs des différents pays d’Afrique à préparer des projets qu’ils pourront présenter à de potentiels investisseurs, la BAD compte bâtir une large réserve de projets capables d’améliorer la visibilité concernant le marché africain qui recèle d’importantes opportunités, a noté M. El Azizi.
Sekon lui, le portefeuille des projets définis par la BAD en Afrique du Nord dépasse actuellement les 16 milliards de dollars.
Pour ce faire, cette banque envisage de recruter prochainement une soixantaine d’experts chargés des questions des investissements afin d’accompagner les promoteurs de projets.
De son côté, un autre responsable de la BAD, Achraf Tarsim, a souligné que l’AIF « fait le matching entre des projets maturés et bien préparés, d’une part, et des investisseurs intéressés par l’Afrique grâce notamment aux mécanismes de réduction de risques et d’amélioration du climat des affaires ».
A cet égard, il a avancé que la BAD va créer une plateforme intercontinentale de co-garantie, en collaboration avec des institutions de financement internationales telles que la Banque islamique de développement (BID) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Avec algerie-eco