La Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a ouvert, le 30 août 2018, une procédure contre l’établissement bancaire public.
D’autres sources bien renseignées révèlent qu’en date du 30 août 2018, la Cobac, le gendarme financier dans la sous-région Cemac, a ouvert une procédure disciplinaire à l’encontre de la Banque camerounaise des PME et de ses dirigeants, dont la DG Agnès Ndoumbé Mandeng, pour non-respect des termes de son injonction du 16 octobre 2017. En effet, la Cobac a constaté depuis le 31 août 2015 l’infraction à la norme relative à la représentation du capital minimum.
Cette situation inconfortable de la banque camerounaise tient du fait qu’elle a été mise en place au capital libéré par l’Etat à hauteur de 10 milliards de FCFA, soit le capital minimum exigé par l’organe de supervision sous régionale. L’implémentation de la banque a nécessité de lourds investissements en termes d’aménagements et d’acquisition d’information. Selon nos sources, il est donc évident que cette dotation sans allocation supplémentaire comme préconisée dans le business plan à
savoir 5 milliards de FCFA à l’ouverture de la banque ne permettait pas de respecter l’ensemble des ratios prudentiels notamment la représentation du capital minimum exigé et les fonds propres pendant la période de lancement et les premières années d’exploitation. La conséquence directe de cette difficulté d’atteindre le seuil de rentabilité sur le plan règlementaire et des relances de la Commission bancaire.
Au-delà des sanctions
Le modèle économique de la Banque camerounaise des Petites et moyennes entreprises (PME) est en cours de révision. Selon le Fonds monétaire international, les concertations entre les autorités camerounaises avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont été entamées et un plan de restructuration a été décidé au mois d’août 2018. Le nouveau modèle économique de cet établissement bancaire public, « s’appuiera sur le financement indirect auprès des banques commerciales (garanties, lignes de financement) et le cofinancement avec les banques commerciales et prévoira un abandon progressif du financement direct des PME au guichet de la banque ».
Par ailleurs, ajoute nos sources, le nouveau modèle permettra notamment de s’appuyer sur l’expertise des banques commerciales en termes de gestion des risques et aura un effet multiplicateur en incitant les banques commerciales à octroyer plus de crédits aux PME. Dans le cadre du programme économique triennal (2017-2019) qui le lie au Cameroun, le Fonds monétaire international (FMI) a proposé une restructuration de la Banque des petites et moyennes entreprises fonctionnelle seulement depuis trois ans. « Le plan d’affaires de la Banque des PME sera remis à jour. En particulier, nous étudierons la possibilité de favoriser l’octroi de garanties ou de lignes de financement à des banques commerciales plutôt que l’octroi de prêts directs.», avait suggéré le FMI dans son rapport publié sur le Cameroun, le 16 janvier 2018. Et pour cause, selon Bretton Woods, l’accès élargi aux services financiers, particulièrement pour les PME, reste évasif.
En juillet 2017, la Banque des PME a présenté un bilan selon lequel, il a accordé 11,5 milliards FCFA de prêts et près de 40 milliards de caution, au profit de 1 600 personnes. Seulement, la rentabilité de ces prêts n’a pas produit les effets escomptés ; d’où la restructuration en cours.
Avec 237online