Le prix du baril de Brent a atteint le 23 septembre son niveau le plus élevé depuis novembre 2014, à près de 81 dollars, après la décision de l’Opep et ses partenaires de ne pas augmenter la production malgré les pressions de Donald Trump.
«Les pays producteurs de pétrole interviendront pour éviter une pénurie sur le marché lorsqu’ils jugeront le moment opportun», a déclaré le 23 septembre le ministre saoudien de l’Energie, apparemment en réponse aux injonctions du président américain à faire baisser les prix.
Khaled al-Falih s’exprimait lors de la réunion à Alger d’une vingtaine de pays membres et non membres de l’Opep – parmi lesquels la Russie – signataires fin 2016, à Vienne en Autriche, d’un accord par lequel ils se sont engagés à limiter leur offre pour faire remonter les cours du brut.
Le 20 septembre, le président américain avait appelé sur un ton menaçant les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient membres de l’Opep a agir immédiatement pour faire baisser les prix en écrivant à leur propos sur Twitter : «[…] sans nous, ils ne seraient pas en sécurité pour très longtemps, et pourtant ils continuent de faire pression pour des prix du pétrole toujours plus élevés ! Nous nous en souviendrons. Le monopole de l’Opep doit faire baisser les prix maintenant !»
Réuni dans la capitale algérienne, le Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep-non Opep a exprimé sa satisfaction concernant les perspectives actuelles du marché pétrolier, «avec un équilibre globalement sain entre offre et demande», selon la déclaration finale de la rencontre.
De nouvelles sanctions américaines contre Téhéran prévues début novembre devraient faire chuter les exportations iraniennes au cours des prochains mois, diminuant d’autant l’offre d’or noir sur le marché.
Pour sa part, le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak, cité par le site d’information algérien TSA, a estimé qu’aucune augmentation immédiate de la production n’était nécessaire, considérant cependant que la guerre commerciale menée par les Etats-Unis contre la Chine ainsi que les sanctions américaines contre l’Iran créaient de nouveaux défis pour les marchés pétroliers.
«Nous ne visons pas un prix, nous visons la stabilité du marché», a de son côté plaidé le ministre émirati de l’Energie, Souhail al-Mazrouei, président en exercice de la conférence de l’Opep.
Les sanctions américaines contre l’Iran devraient encore faire monter les cours du brut
Le représentant de l’Iran à l’Opep, Hossein Kazempour Ardebili, à la tête de la délégation iranienne à Alger, a lui fait savoir que son pays continuait à honorer sa «part de production» et dit espérer que les pays clients de l’Iran «exercent leur souveraineté et ne se plient pas aux instructions de [Donald] Trump».
Alors que des analystes s’interrogent sur la capacité des producteurs à réellement relever leur offre, les ministres saoudien et émirati ont assuré que certains pays y compris les leurs avaient des capacités de production inutilisées. «Nous maintiendrons ou réduirons l’offre si jamais il y avait une baisse ou un choc de la demande sur le marché ou une hausse de l’offre», a ajouté le ministre saoudien.
Il a en outre appelé à la poursuite de la coopération entre les pays signataires de l’accord, laissant entendre qu’une division en leur sein pourrait aboutir à la fin de la stabilité des prix du pétrole. «La coopération entre l’Opep et [les pays] non-Opep est restée forte, ce qui a sans aucun doute joué un rôle-clé dans la création d’une stabilité du marché et de la confiance», a-t-il souligné.
Avec rtfrance