Pour l’opérateur sud-africain au Nigeria, accusé par la Banque centrale et le procureur général d’avoir manqué à ses obligations financières, l’heure de la contre-attaque judiciaire a sonné.
Après avoir fait l’objet, au cours des deux dernières semaines, d’une double injonction des autorités administratives pour un montant supérieur à 10,1 milliards de dollars, MTN a indiqué lundi qu’il avait saisi la Haute Cour fédérale du Nigeria afin d’obtenir la suspension de ces mesures. « Nous restons fermes sur notre position que MTN Nigeria n’a commis aucune infraction et continuera à défendre vigoureusement sa position », a rappelé hier dans son communiqué la société basée à Johannesburg, qui cherche par ailleurs à rassurer ses investisseurs et partenaires dans cette période de tourmente. Depuis fin août, le groupe télécom- dont le Nigeria est le plus grand marché (66 millions de clients)- a perdu plus du tiers de sa valorisation en bourse, perdant par la même occasion son statut de premier opérateur africain par la capitalisation boursière, au profit du marocain Itissalat Al Maghrib (11,4 milliards de dollars de valorisation contre 13,2 milliards de dollars).
Pour rappel, la Banque centrale du Nigéria a, le 29 août, sommé MTN de rapatrier 8,13 milliards de dollars « sortis illégalement du pays », tandis que le procureur général réclame par ailleurs 2 milliards de dollars de taxes impayées au groupe. En définitive, les autorités nigérianes pourraient néanmoins privilégier la conciliation. S’exprimant aujourd’hui depuis Durban, en Afrique du Sud, le directeur général de la Commission nigériane des communications, Umar Danbatta, s’est voulu rassurant, indiquant « que la Commission nigériane des communications fer[ait] tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter le règlement à l’amiable de l’affrontement entre MTN et les régulateurs fiscaux et financiers ».
Cours de bourse de MTN sur un mois
Source : Bloomberg