La ministre nigériane des Finances, Kemi Adeosun, a présenté ce vendredi 14 septembre sa démission au président nigérian Muhammadu Buhari. Adeosun qui fait l’objet d’une enquête pour détention d’un certificat d’exemption du National Youth Service Corp non authentique a expliqué sa décision par le souci de protéger l’intégrité de l’Administration Buhari.
Coup de tonnerre dans le camp du président nigérian Muhammadu Buhari. Alors qu’il doit faire face à plusieurs incertitudes politiques à quelques mois seulement de la présidentielle 2019, le chef de l’Etat nigérian vient de vivre une importante défection de son équipe gouvernementale. Ce vendredi, la ministre nigériane des Finances, Kemi Adeosun, a présenté sa démission au chef de l’Etat qui l’a acceptée, indique un communiqué officiel.
«Le président Muhammadu Buhari a accepté vendredi la démission de l’honorable ministre des Finances, Mme Kemi Adeosun. Le président a remercié la ministre pour ses services à la nation et lui a souhaité bonne chance dans ses futures occupations», note-t-on dans le communiqué. Le texte ajoute que le président Buhari a également demandé au ministre du Budget, Zainab Ahmed, de superviser le ministère des Finances.
Protéger l’intégrité de l’Administration Buhari
Pour expliquer sa démission, la désormais ex-ministre des Finances a évoqué les conclusions d’une enquête fédérale dont elle fait l’objet et qui concerne son certificat d’exemption du National Youth Service Corp.
«Je suis aujourd’hui au courant des conclusions de l’enquête sur l’allégation faite sur un support en ligne selon laquelle le certificat d’exemption du National Youth Service Corp (NYSC) que j’avais présenté n’était pas authentique», a déclaré Kemi Adeosun dans sa lettre de démission.
«Cela a été un choc pour moi et je crois que, conformément à l’intérêt porté par l’Administration à l’intégrité. Je dois faire ce qui est honorable et démissionner», a ajouté l’ex-ministre.
Adeosun a tenu dans sa lettre de démission à clarifier les faits, en expliquant n’être pas née et n’avoir pas grandi au Nigeria et n’ayant eu son premier passeport nigérian qu’à l’âge de 34 ans : «J’ai obtenu mon premier passeport nigérian à l’âge de trente-quatre ans et lorsque j’ai déménagé, on s’est demandé si la loi NYSC s’appliquait à moi. Ayant demandé mon statut à NYSC, j’ai été informée que, en raison de mon passé de résidence et après avoir dépassé l’âge de trente ans, j’étais exemptée de l’obligation de servir. Jusqu’aux récents événements, cela restait ma compréhension», a fait remarquer Kemi Adeosun.
«Sur la base de ces conseils et avec les conseils et l’assistance de ceux-ci, j’ai pensé qu’il s’agissait d’associés de confiance, le NYSC a été sollicité pour obtenir une preuve documentaire de statut. J’ai ensuite reçu le certificat en question. N’ayant jamais travaillé au NYSC, visité les lieux, été au courant ou familière de leurs opérations, je n’avais aucune raison de soupçonner que le certificat était tout sauf authentique», a-t-elle plaidé.
Buhari devra prendre des décisions difficiles
Dans sa lettre de démission, Kemi Adeosun a décidé de rendre une fois encore service à son pays. Félicitant le président pour ses efforts pour sortir le pays de la crise, elle lui rappelle qu’il a des décisions difficiles à prendre pour la relance de l’économie. «Je suis fier que le Nigeria ait introduit de la discipline dans ses finances, qu’il ait identifié et poursuive une voie de croissance durable à long terme qui permettra de libérer le potentiel de cette grande économie. Sous votre direction, le Nigeria a pu sortir de la récession et a maintenant commencé à jeter les bases d’une croissance durable et de la création de richesses», a déclaré Adeosun.
«Le repositionnement de cette grande économie n’est pas une tâche à court terme et il n’y a pas de raccourcis. En effet, des décisions difficiles restent à prendre, mais je ne doute pas que vos investissements dans les infrastructures, la mobilisation des recettes et la rentabilité des dépenses publiques apporteront richesse et opportunités pour tous les Nigérians», a-t-elle déclaré.
Avec la tribune afrique