Si tous les candidats savent qu’il faut un minimum potasser sur l’entreprise convoitée avant un entretien d’embauche, peu savent (ou osent) se renseigner sur le recruteur. C’est pourtant dans leur intérêt, facile et utile.
1. Savoir quelle tête il a : top départ !
Ce n’est pas une enquête très laborieuse qui, en général, commence par le moteur de recherche le plus utilisé au monde. « Avec un prénom et un nom de famille dans Google, le candidat ira déjà loin, assure Catherine Rebatel, directrice de filière au CFA au pôle Léonard de Vinci. Également en charge du développement d’un réseau de futurs négociateurs d’affaires, cette formatrice a l’habitude de préparer ses élèves à des entretiens de recrutement réussis. « Le premier élément qui saute aux yeux et dont on ne se sert pas suffisamment est la photo. Il faut bien l’observer. Cela donne une longueur d’avance sur d’autres qui ne sauront pas à quoi ressemble leur interlocuteur. » Résultat : le candidat pourra se lever et aller au contact de son rendez-vous. « La poignée de main sera en sera plus chaleureuse. Et je conseille même, si le candidat s’en sent capable, d’assumer jusqu’au bout et d’ajouter une phrase du genre “Je vous ai reconnu grâce à votre photo de profil”. C’est déjà le signe que l’on a un peu préparé l’entretien. »
2. Connaître un peu son parcours : pour trouver des points communs
Car que les candidats encore réticents se rassurent : consulter le profil LinkedIn ou Viadeo d’un recruteur n’est absolument pas mal vu des recruteurs. Pas la peine de se cacher pour cela. « Au contraire, ce sont des profils publics faits pour, poursuit Joelle Walraevens-de Luzy, auteure de Linkedin, le guide pratique, la clé de votre réussite professionnelle. Et souvent, c’est une mine d’infos sur leur parcours professionnel, les écoles fréquentées ou des contacts communs. » Inutile de faire du name-droppingpour autant. « Ainsi si un sujet ou un nom surgit dans la conversation, le candidat va si attendre. Il pourra alors ajouter qu’il l’avait remarqué sur le profil du recruteur. »
3. Ses engagements : pour partir plus confiant
Mais il serait dommage de s’arrêter là. Catherine Rebatel recommande ainsi de ne pas se limiter aux réseaux sociaux professionnels. « Il faut voir si le nom du recruteur apparaît dans des participations à des colloques ou conférences par exemple », insiste-t-elle. Selon le thème de la table ronde en question, on aura des indices sur des sujets qui peuvent lui tenir à cœur comme le handicap ou la parité. » À ne pas négliger non plus : des articles de presse où il a pu témoigner. « Si le recruteur s’exprime de façon étayée sur la diversité par exemple, il laisse paraître une posture humaniste qui peut être séduisante et renforcer la détermination d’un candidat. » Mais nul besoin de forcément de se servir de l’information en entretien d’embauche. « Parfois, il est plus important d’avoir une information pour soi-même que de l’utiliser. Si un recruteur est engagé sur des questions de parité, une mère de famille sera par exemple plus confiante. »
4. Ses photos partagées : pour connaître ses centres d’intérêt
En même temps, on peut aussi voir défiler, au hasard d’une enquête numérique, quelques clichés plus personnels. « Il peut arriver que l’on trouve une photo de famille ou de voyage du recruteur sur Facebook », ajoute Catherine Rebatel. Là non plus, pas question d’en faire mention en entretien. « Mais ce sont des éléments de contexte intéressant. Cela permet d’humaniser le recruteur, d’identifier peut-être certains de ses centres d’intérêt et de partir en rendez-vous mieux armé et plus en confiance. »
5. Sa réputation : à écouter avec modération
L’experte invite les candidats à se méfier d’une autre forme d’enquête davantage de terrain. « Si on a un contact dans l’entreprise, il peut être tentant de lui poser des questions. Cependant, mieux vaut toujours se méfier. » Même si son interlocuteur est quelqu’un de confiance, notre experte recommande d’éviter les questions vagues du genre « Alors, il est comment ? ». « Même si elle est de bonne foi, se pose quand même la question du filtre de la personne qui vous parle. Mieux vaut alors s’en tenir à des informations factuelles sur son parcours par exemple. »
6. Éveiller sa curiosité : préparer le terrain
Enfin, Joelle Walraevens-de Luzy évoque un ultime bénéfice de son enquête qui peut également servir le candidat. « Un recruteur ne sera pas étonné qu’un candidat consulte son profil en ligne. Mieux encore, c’est une façon d’éveiller aussi sa curiosité. » Il faut s’attendre à ce qu’il consulte son profil en retour. « Et il va sans dire qu’il faut avoir nourri et étoffé son profil en ligne. C’est le préalable à toute enquête ! »
avec cadremploi