Déjà partie de son cercle le plus proche, le di- recteur du Cabinet civil va piloter la campagne électorale du candidat du Rdpc et ses alliés.
Une marque supplémentaire de confiance.
La Lettre du Continent du mercredi 29 août 2018 a donné la nouvelle dans ses notes d’information. Puis dans les réseaux sociaux, comme une traînée de poudre, elle s’est répandue: «Samuel Mvondo Ayolo, directeur du Cabinet civil à la présidence de la République du Cameroun, a été choisi par le candidat pré- sident, Paul Biya, pour mener sa campagne pour l’élection présidentielle d’octobre prochain». Ce cliché a été repris par nombre d’internautes. Chacun y allant de son style. Le directeur du Cabinet civil présenté comme le «fils du chef de l’Etat», est en tout cas un de ses protégés. Il remplace le Premier ministre, Philemon Yang qui en a eu la charge en 2011.
Avant lui, Paul Biya avait successivement eu pour directeurs de campagne, Simon Achidi Achu en 1992 et Peter Mafany Musonge en 1997 et en 2004. Pour le déploiement de ses équipes de campagne, le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) parti au pouvoir, charge Philemon Yang cde la direction de la campagne dans sa région natale du Nord-ouest. Du coup, certains le disent victime de la crise anglophone où, plusieurs fois mis en mission d’apaisement, par Paul Biya, le Premier ministre qui aurait dû s’y rendre dès les premières secousses, n’a pas eu la main heureuse. Souvent pourchassé par des bandes de manifestants, généralement désavoué par les populations, le chef du gouvernement a vu au moins une fois sa voiture et sa suite recevoir des nouées de projectiles. Ambassadeur du Cameroun en France, Samuel Mvondo Ayolo a fait une entrée remarquable dans la dis- tribution des cartes aussi bien au niveau du gouvernement que dans l’entourage à la présidence de la République du chef de l’Etat, Paul Biya le 02 mars 2018.
Tête bien faite
Il remplaçait alors Martin Belinga Eboutou au poste de ministre directeur du Cabinet civil à la présidence de la République. Officiellement toujours représentant personnel du président de la République du Cameroun auprès du Conseil permanent de la Francophonie et délégué perma- nent de la République du Cameroun auprès de l’Organisation des nations unies pour l’Éducation, la science et la culture (Unesco) à Paris, ce diplomate âgé de 61 ans, est natif de Sangmelima et le fils de M. Ayolo, un riche commerçant de cacao, et grand partenaire des commerçants grecs de l’époque des années fastes de ce produit au Cameroun. Ami de longue date de l’actuel ministre des Finances, Louis Paul Motaze, ce cadre contractuel d’administration est une tête bien faite.
Titulaire d’un Diplôme d’Études Approfondies (Dea) en sciences politiques de l’université Jean Moulin de Lyon en France. Quasiment persécuté depuis janvier 2017, M. Mvodo Ayolo a fait l’objet de nombreux persifflages orches- trés et bien orientés dans de nombreux médias camerou- nais. Lui comme d’habitude, est resté discret et réservé. Plusieurs fois secrétaire géné- ral par intérim du ministère des Relations extérieures (Mirex), il a gravi les différents échelons de l’adminis- tration centrale de ce département où il est entré par la direction de l’Information comme cadre contractuel en 1985. Il s’est surtout occupé des rapports avec la presse pendant trois ans avant de devenir sous-directeur des organisations Sud-Sud. L’une de ses empreintes à Libreville au Gabon où il a été ambassadeur du Cameroun avant d’être muté à Paris, est le projet relatif à la construction d’une zone de prospérité dans ce pays voisin et ami du Cameroun.
C’est donc à cet homme trempé qu’échoit la mission de conduire la campagne électorale qui pourrait conduire Paul Biya à Batchenga dans la Lékié, Maroua dans l’Extrême- nord, Kribi dans l’Océan et qui sait?, Bamenda dans le Nord- ouest.
Source: Essigan N°117