En étau entre sa dette actuellement de 71,74% de son PIB, et des réformes rigoureuses recommandées par le FMI, le Togo fait très souvent recours au marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). La plupart des opérations du Togo sur le marché sous régional cette année et l’année dernière (2017) ont été effectuées avec succès, mais l’on remarque également quelques fausses notes qui donnent un aspect sinusoïdal aux sorties du Trésor togolais.
Le 03 septembre, le Togo venait de boucler un appel de fonds sur le marché financier de l’Uemoa. C’était une obligation assimilable au Trésor public togolais souscrite à hauteur de 146% et qui a permis au Togo de glaner 29 milliards FCFA, alors qu’il était parti chercher 20 milliards CFA. La plupart des autres opérations des autres pays de la sous-région ces derniers jours ont également été couronnées avec succès. Pour le Niger, bouclée la semaine dernière par exemple, l’opération a été souscrite à hauteur de 161%, celle de la Côte d’Ivoire à hauteur de 263,79% et celle de la Guinée-Bissau également la semaine dernière, à 101,21%.
Si le Togo peut se réjouir de sa dernière performance, il est à noter que la précédente émission de titres du pays, conclue par un taux de couverture modeste de 85% a suscité l’inquiétude des autorités qui se rappellent encore des périodes troubles de la crise politique au cours desquelles les émissions du pays avaient été boycottées par les investisseurs. Il est vrai que plusieurs autres émissions du pays ces trois derniers mois, mieux, les deux premiers trimestres de l’année 2018 ont été sursouscrites avec succès en majorité, mais, quelques fois, l’on note également des contreperformances. Par exemple, une émission conclue en juin 2018 a été souscrite à hauteur de 107,68%, alors qu’une autre quelques jours plus tôt n’arrivait à atteindre que 72,8% de son objectif initial. On pourra également parler de cette contreperformance en mars 2017 où le pays n’a réussi qu’à attirer 3,3 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de 16 %, le plus mauvais résultat de l’année 2018.
L’année 2017 aura été caractéristique des contreperformances du pays, même si ce phénomène n’est pas typiquement togolais. Le marché financier est parfois incertain et vu que le Togo traverse une crise politique … En août et septembre 2017, au moment fort de la crise, le Trésor public togolais avait enchaîné plusieurs faibles mobilisations autours de ses titres sur le marché financier sous régional. Selon une note de l’agence Uemoa Titres, un appel de fonds du Togo lancé en septembre a enregistré un taux de couverture de 46%, alors que les émissions du Togo étaient de bon de trésor à 1 an et des obligations assimilables à 3 ans du Trésor togolais.
Notons, que l’objectif du Togo pour ce troisième trimestre de l’année qui prend fin en septembre, c’est de lever 130 milliards dont 110 milliards sous forme d’OAT et 20 milliards FCFA en bons assimilables du Trésor (BAT).
Avec ecodafrik