En Côte d’Ivoire, les actifs de la société SAF Cacao sont mis en vente. L’exportateur ivoirien d’or brun a été placé en liquidation suite à des défauts de contrats et un important cumul de dettes. En tout, ce sont 3 000 personnes qu’emploie l’entreprise qui sont concernées. SAF Cacao occupe la quatrième place de la filière. C’est l’une des plus importantes sociétés d’export et de transformation de fèves de cacao, la principale richesse de la Côte d’Ivoire qui en est le premier producteur mondial.
Fondée en 2004 par l’autodidacte ivoiro-libanais Ali Lakiss et deux associés, la Société Amer et Frères (SAF) parvient en peu de temps à concurrencer les multinationales de l’or brun présentes dans le pays. Fort de son succès, le groupe monte deux filiales, Choco Ivoire pour la transformation de la fève et Cipexi pour le négoce et l’exportation.
D’après son site internet, la société réalisait en 2016 un chiffre d’affaires de 380 millions d’euros, soit 10% de la production nationale. Mais dès 2017, le conte de fées vire progressivement en drame. En cause : la chute des cours, la perte d’un gros client américain et des contrats non tenus. D’après l’agence d’information économique Bloomberg, le géant du cacao est écrasé par 228 millions d’euros de dettes.
Le Conseil Café Cacao, gendarme ivoirien de la filière, finit par saisir la justice. Le 18 juillet dernier, le couperet tombe : le tribunal de Sassandra décide la liquidation. Depuis fin août, des appels d’offres pour les actifs du groupe sont lancés. Un procès en appel doit avoir lieu en octobre, d’après Bloomberg. Une procédure soutenue par les banques créancières de SAF Cacao qui pensent qu’une reprise de l’activité du numéro 4 du secteur reste le meilleur moyen de se faire rembourser.
Avec RFI