Les actions de MTN Group ont plongé de 19% à la bourse de Johannesburg (JSE) après les réclamations de la Banque centrale nigériane (CBN) à l’opérateur de lui reverser 8,1 milliards de dollars. Le groupe est soupçonné d’avoir rapatrié illégalement des fonds, en complicité avec ses banques. Un nouveau coup dur pour MTN Group qui vient de solder à l’amiable un vieux litige l’opposant aux autorités d’Abuja.
8,1 milliards de dollars, c’est le montant que la Banque centrale nigériane, la Central bank of Nigeria (CBN) réclame à l’opérateur de téléphonie MTN et à ses banquiers. Le montant réclamé porte sur des dividendes transférés entre 2007 et 2015, en violation des règles en la matière, selon la Banque centrale. La CBN considère que les fonds ont été transférés illégalement à l’étranger avec la complicité des banquiers de la société, dont Standard Chartered Bank, Stanbic-IBTC, Citibank et Diamond Bank. Ces dernières sont accusées d’avoir omis de vérifier si la plus grande entreprise de télécommunications d’Afrique a respecté toutes les réglementations en matière de change. MTN Group a aussitôt réagit niant les allégations.
«MTN Nigeria n’a déclaré ni payé de dividendes que conformément aux certificats d’importation de capital émis par nos banquiers et avec l’approbation de la CBN, comme l’exige la loi», a déclaré l’opérateur dans un communiqué.
Un cumul de revers
Un revers de plus pour le groupe sud-africains qui cumule les écueils sur le marché nigérian, où il a sa filiale la plus lucrative. Il y a juste deux ans, MTN a déboursé plus d’un milliard de dollars pour solder un différend l’opposant au Nigéria sur des cartes SIM non enregistrées. En 2016 aussi, le Sénat nigérian avait annoncé qu’il enquêtait sur cette question. Mais MTN -qui a toujours déclaré s’être conformé à la loi- avait été blanchi par les enquêteurs.
Si les nouvelles accusations s’avèrent justes, la facture risque d’être salée. Le montant réclamé représente plus de la moitié de la capitalisation boursière de MTN, également confronté à des difficultés en Ouganda où il a été contraint, au cours de ce mois d’août de s’inscrire à la bourse locale pour bénéficier du renouvellement de sa licence.
Côté nigérian, l’affaire risque de compromettre davantage l’image du pays dans le doing business, selon des analystes.
Avec la tribune afrique