Business Development Manager au sein de Paris Région Entreprises (PRE), l’Agence régionale de développement économique créée et financée par le Conseil régional d’Île-de-France, Cyril AKPAMA* met en exergue le dispositif francilien tourné vers le partenariat entrepreneurial avec l’Afrique. Un dispositif d’exception, sans doute unique en France par son niveau d’engagement.
Issue de la fusion entre le Centre Francilien de l’Innovation (CRI) et l’Agence Régionale de Développement (ARD) depuis 2014, PRE a pour mission principale d’attirer les investisseurs internationaux sur le territoire francilien. « Mais, explique Cyril Akpama, nous avons constaté assez vite que nos entrepreneurs franciliens se déclaraient très intéressés par l’Afrique, même si la plupart d’entre eux n’avaient aucun contact avec le Continent. »
La nécessité de les accompagner s’est donc rapidement imposée.
Des missions d’exploration ont ainsi été organisées vers plusieurs pays – Togo, Bénin, Ghana, Égypte, Maroc, … –, ainsi des rencontres d’entreprises franciliennes et africaines, en Île-de-France, notamment avec l’appui de l’outil européen Enterprise Europe Network,
« Sprint », le premier réseau d’incubateurs franciliens et africains
« En fait, précise Cyril Akpama, depuis l’élection en décembre 2015 de la présidente de la Région, Valérie Pécresse, l’Afrique est clairement affirmée comme l’une des priorités de la politique internationale de l’Île-de-France ». La Région a en effet engagé un processus de partenariat qui se concrétise déjà par des signatures de conventions avec Casablanca-Settat, Abidjan, le grand Tunis et Alger. Et Valérie Pécresse est aussi à l’initiative de la création de « Sprint », le premier réseau d’incubateurs franciliens et africains pour start-up « vertes et sociales » : « Nous souhaitons faire du codéveloppement et mettre en place des partenariats d’égal à égal. L’idée est que la “Tech africaine” puisse venir en Île-de-France et en Europe », avait souligné Valérie Pécresse lors de la soirée de lancement de Sprint, en mars 2017. « Comme je le dis souvent, souligne Cyril Akpama, Valérie Pécresse est une visionnaire car elle est la seule – sauf erreur de ma part – à avoir compris cette nécessité de consolider les liens de partenariat avec le Continent qui compte 31 pays francophones, soit un marché de 120 millions d’habitants, et de 715 millions d’ici à en 2050. »
L’objectif à ce jour est que chaque année, le réseau Sprint accompagne six incubateurs de start-up dans six villes africaines : Abidjan (Côte d’Ivoire), Antananarivo (Madagascar), Alger (Algérie), Casablanca (Maroc), Dakar (Sénégal) et Tunis (Tunisie). Chaque année également, les prix Sprint récompenseront, dans chacun des pays participants, une start-up particulièrement innovante dans le domaine de l’entrepreneuriat social et/ou durable.
Bienvenue aux entrepreneurs de la diaspora !
Les entrepreneurs en herbe de la diaspora ont toute leur place dans ce dispositif, que leur mouvement se fasse de France vers l’Afrique, ou inversement : « À Paris Région Entreprises, nous accompagnons tout porteur de projet que nous estimons viable, qu’il soit Français ou pas. Ce qui compte, c’est la domiciliation de la personne morale qu’est l’entreprise, et non la nationalité du porteur du projet, explique Cyril Akpama. Pour bénéficier de nos services – élaboration de la stratégie et du plan d’affaires, accompagnement, carnet d’adresses… – il est nécessaire que l’entreprise africaine s’implante en Île-de-France, ne serait-ce que par un simple bureau de représentation, si ce n’est la création d’une filiale ou le transfert du siège. »
Mais pourquoi une entreprise africaine le ferait-elle ? « Vous savez, sur le marché d’Afrique de l’Ouest, une signature d’entreprise française procure des avantages certains. D’emblée, elle sera plus crédible, car tenue par plus de principes de gouvernance qu’une entreprise africaine, et aussi bien moins exposée à la corruption courante. D’autre part, la diplomatie économique française lui apportera sa protection et son soutien. Et croyez-moi, c’est très utile lorsqu’il s’agit de recouvrer des impayés ! Les exemples sont légion ! En fait, on peut le dire : pour la diaspora aussi, Paris est une porte d’entrée vers l’Afrique ! »
Avec AfricaPresse