Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), une des trois grandes formations politiques du pays, a demandé mercredi un report de prochaines élections locales et dénoncé les “menaces” du parti du président, son ancien allié dans la coalition au pouvoir, en vue du scrutin.
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué a jugé nécessaire de “décaler la date” des élections municipales et régionales prévues le 13 octobre, pour tenir compte de derniers événements politiques.
Il a cité l’amnistie et la libération – annoncée par le président Alassane Ouattara le 6 août – de nombreux responsables politiques du principal parti d’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), dont l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo. Le FPI avait jusqu’ici boycotté la plupart des scrutins, revendiquant la “libération des prisonniers politiques”.
Explications du Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI-RDA, à propos des « candidats à double casquette » #Civ #Civ225 #CivElections pic.twitter.com/7EO1RI3jww
— Alain-Richard Donwahi (@ARDonwahi) August 28, 2018
M. Guikahué a aussi mentionné la réforme, promise par le président, de la Commission électorale indépendante (CEI), contestée par le PDCI et le FPI.
Le numéro 2 du PDCI a estimé que les élections locales pouvaient être reportées jusqu’à fin 2018, la compétence des conseils municipaux et régionaux ayant été prorogée jusqu’au 31 décembre.
Alors que les listes électorales doivent être déposées ce mercredi soir au plus tard, M. Guikahué s’en est pris à son ancien allié avec lequel son parti a rompu il y a trois semaines, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’accusant de “tentatives de débauchage” de cadres du PDCI, par des manœuvres de “chantage”, d'”intimidation” et “des menaces”.
Une vingtaine de candidats figurent en effet à la fois sur les listes publiées dans la presse lundi par le PDCI et le RHDP, dont plusieurs ministres.
Le RHDP est constitué par le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara, des petits partis alliés et des personnalités d’autres partis, dont le PDCI. Le PDCI, dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, a refusé de rejoindre ce “parti unifié”, provoquant un éclatement de la coalition qui dirigeait la Côte d’Ivoire depuis 2010, ce qui entraîne de fortes tensions entre les deux anciens alliés, mais aussi au sein du PDCI où certains ne voulaient pas lâcher le pouvoir.
Les personnalités concernées par ces doubles candidatures apparentes ont été convoquées chez M. Bédié et “une écrasante majorité ont réaffirmé leur appartenance au PDCI”, a assuré M. Guikahué, refusant cependant de citer des noms.
Avec AFP