Neuf mois après l’obtention de son agrément de l’administration du ministre de l’économie et des finances Adama Koné, l’assureur marocain Wafa Assurance a ouvert une filiale à Abidjan, dédiée à l’assurance vie et à l’assurance non vie.
C’est la troisième filiale de l’assureur en Afrique de l’Ouest, où Wafa est déjà présent au Cameroun et au Sénégal.
Ali Harraj, le PDG du groupe marocain qui a fait le déplacement dans la capitale ivoirienne pour l’occasion, nous a toutefois confié, qu’à l’avenir, pour ce qui est des nouvelles implantations sur le continent, Wafa réfléchit « désormais à faire des acquisitions ou des prises des participations au lieu de demander de nouveaux agréments, qui est un processus très long ».
En attendant, avec l’ouverture de ce bureau en direct, la stratégie de Wafa va consister à s’appuyer sur le réseau de la Société ivoirienne de banques (SIB), qu’il contrôle, pour développer son offre de bancassurance sur le modèle marocain. À moyen terme, un réseau d’agences locales sera créé, qui s’adossera aux courtiers internationaux présents dans le pays.
Marché très concurrentiel
Wafa Assurance est conscient qu’il arrive sur un marché très concurrentiel avec dix-sept acteurs de référence déjà présents, dont son compatriote Saham Assurance CI, Allianz, NSIA-CI, SUNU, AXA et Atlantique qui totalisent 76% de parts de marché dans l’assurance non vie.
Le chiffre d’affaires du marché ivoirien en 2015 s’est élevé à 278,493 milliards de F CFA (soit environ 424,6 millions d’euros), en progression de 12,7% contre les 8,1% réalisés en 2014. L’assurance non vie a représenté 159,336 milliards de F CFA et 119,157 milliards F CFA pour l’assurance vie.
Harraj, un ancien du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) et de la Caisse de Dépôt et Gestion marocains, nous a cependant confié qu’il pense « que le marché ivoirien peut se développer plus. Il y a une marge de manœuvre ». En outre, « la nouvelle réforme du code de Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) fera disparaître les petits acteurs et permettra la recomposition du secteur », a-t-il rajouté.
LA NOUVELLE RÉFORME DU CODE DE CONFÉRENCE INTERAFRICAINE DES MARCHÉS D’ASSURANCES (CIMA) FERA DISPARAÎTRE LES PETITS ACTEURS ET PERMETTRA LA RECOMPOSITION DU SECTEUR.
Le PDG de Wafa Assurance se base notamment sur les statistiques du ministère des Finances qui estiment que seulement 4% des Ivoiriens ont une couverture pour une population de 23 millions d’habitants. La taux de pénétration des services d’assurances est de 1,7% du PIB là où la moyenne africaine se situe à 4%.
Aussi Wafa Assurance vise environ 10% de parts de marché dans quelques années, à l’instar des objectifs de la SIB. Au Cameroun, Wafa Assurance a démarré il y a quelques semaines, mais au Sénégal, l’assureur marocain revendique déjà 3 à 5% de parts du marché.
En Côte d’Ivoire, Wafa Assurance a nommé deux directeurs, le Sénégalais Bassirou Faye, en charge du développement de l’assurance non vie et le marocain Fayçal Ouzgane, directeur de Wafa Vie Côte d’Ivoire. Daouda Coulibaly, l’actuel directeur général, ivoirien, de la SIB a été promu président des deux entités (Wafa Assurance non Vie et Wafa Assurance non vie). Diplômé d’HEC Paris, Coulibaly a démarré sa carrière comme auditeur chez PricewaterhouseCoopers à Paris, puis à Abidjan.