Les compagnies aériennes British Airways et Air France ont annoncé jeudi l’arrêt prochain de leurs vols vers l’Iran, estimant que ces liaisons n’étaient plus rentables avec l’entrée en vigueur de sanctions américaines contre Téhéran.
La compagnie britannique British Airways explique dans un communiqué avoir décidé de suspendre à partir de la fin septembre ses vols entre Londres et Téhéran, considérant qu’ils n’étaient à l’heure actuelle “pas viables commercialement”. Air France, interrogée par l’AFP, a indiqué avoir décidé de cesser ses liaisons avec Téhéran à partir du 18 septembre en raison de leur faible rentabilité commerciale. La compagnie, qui avait transféré vers Joon, sa compagnie à coûts réduits, ses liaisons avec Téhéran, “est passée de trois fréquences hebdomadaires à une depuis le 4 août et arrête ses liaisons avec Téhéran le 18 septembre en raison de la faible rentabilité commerciale” de la ligne, selon le service communication du groupe. Air France avait repris ses liaisons vers Téhéran en avril 2016 après les avoir suspendues en 2008 à la suite de sanctions internationales contre l’Iran. Le dernier vol de British Airways vers Téhéran aura lieu le 22 septembre et celui en provenance de la capitale iranienne le 23.
De son côté, la compagnie néerlandaise KLM avait précédemment annoncé début juillet la suspension de ses vols entre Amsterdam et Téhéran à partir du 24 septembre, évoquant là-aussi des “raisons commerciales”.
Les compagnies aériennes proposent à leurs clients ayant déjà des réservations vers Téhéran des vols avec des compagnies partenaires, un remboursement, un bon d’achat ou encore la possibilité d’avancer le voyage.
Un acquiescement à la condition des Etats-Unis !
Le président américain Donald Trump a annoncé le 8 mai dernier le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances internationales. Cet accord, conclu au terme de deux ans de négociations entre l’Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, avait permis la levée des sanctions en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran de ne pas se doter de l’arme nucléaire.
Le retrait américain de l’accord de 2015 et le rétablissement unilatéral de sévères sanctions contre Téhéran compromettent les activités des multinationales européennes en Iran. “Quiconque faisant des affaires avec l’Iran ne fera PAS d’affaires avec les Etats-Unis”, avait menacé début août le président Trump. Les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’industrie pétrolière, de l’industrie ferroviaire et navale, du tourisme, pharmaceutique et bancaire sont particulièrement exposés. Daimler, le numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, a notamment jeté l’éponge, tandis que le français PSA (Peugeot, Citroën…) prépare la suspension de ses activités.
Le groupe de gaz industriel français Air Liquide a arrêté ses activités commerciales dans le pays, alors que le géant pétrolier français Total s’est officiellement désengagé de ses projets d’investissements de plusieurs milliards de dollars.
En juillet, les États-Unis ont rejeté les demandes européennes de ne pas sanctionner les entreprises présentes en Iran, appelant à ne pas encourager le commerce avec Téhéran.
Avec leseco