Le Maroc a officiellement nommé un nouvel ambassadeur en Afrique du Sud après douze ans d’absence, une nomination à forte caractère politique et stratégique, selon plusieurs observateurs.
Youssef Amrani, ancien ministre délégué aux Affaires étrangères et actuel chargé de mission au Cabinet royal a été nommé par le roi Mohammed VI, ambassadeur marocain auprès de l’Afrique du Sud, mettant ainsi fin à 12 ans de rupture et de malentendu entre les deux pays.
Le dernier ambassadeur marocain dans le pays avait été rappelé en 2006, après la reconnaissance par l’Afrique du Sud de la république arabe sahraouie démocratique (RASD).
Cette nomination vient définitivement rétablir les relations entre Rabat et Pretoria après plus d’une décennie de tensions, rapportent vendredi des médias locaux, ajoutant que les deux capitales avaient, en effet, gardé leurs distances après que l’Afrique du Sud a pris position pour la république arabe sahraouie dans le dossier du Sahara occidental. En 2010, l’inimitié s’était accentuée avec la compétition pour l’organisation du Mondial de football finalement remportée par l’Afrique du Sud.
“Un grand défi attendra le nouvel ambassadeur du royaume en Afrique du sud”, a déclaré à Xinhua le politologue marocain Mohammed el Ghli, professeur de science politique à l’université de Marrakech, soulignant que Rabat et Pretoria sont appelées à renforcer leurs échanges dans de nombreux domaines de grande importance dont l’éducation, l’agriculture et l’industrie.
Qualifiant l’Afrique du Sud d'”un acteur incontournable sur la scène continentale”, el Ghali a précisé que les deux pays sont appelés à amorcer une nouvelle phase de leur coopération, fondée sur le partage d’expérience st de savoir-faire.
Depuis 2016, Rabat a misé sur une revalorisation de sa diplomatie sur la scène africaine, notamment après le retour du Maroc au sein de l’Union africaine après 32 ans d’absence. Pour el Ghali, ce retour est un acquis très important, du fait qu’il permettra au Maroc de “jouer pleinement son rôle au sein de cette organisation africaine, et défendra mieux de l’intérieur ses intérêts “.
Au sein de l’UA, le Maroc a notamment pu renouer le contact avec l’Afrique du Sud et le Nigeria. En 2017, un projet de gazoduc avec le Nigeria a été mis sur les rails après une visite du roi chez le géant de l’Afrique de l’Ouest. La même année, Mohamed VI a rencontré l’ancien président sud-africain Jacob Zuma en marge du sommet Union africaine-Union européenne.
Au cours de cet entretien qualifié de “chaleureux et empreint de franchise et de bonne entente”, les deux chefs d’Etat ont “convenu de travailler ensemble, main dans la main, pour se projeter dans un avenir prometteur, d’autant plus que le Maroc et l’Afrique du sud constituent deux pôles importants de stabilité politique et de développement économique, respectivement à l’extrême nord et l’extrême sud du continent”.
Ils avaient aussi convenu de maintenir un contact direct et de “se lancer dans un partenariat économique et politique fécond, afin de construire des relations fortes et stables.
Avec leseco