Les agents de propagande de l’actuel ministre des Finances et neveu de Paul Biya, Louis Paul Motaze, présentent ce dernier comme le zorro venu en découdre avec les milliers de fonctionnaires fictifs qui infestent le fichier solde de l’Etat. D’après un cadre du ministère des Finances que j’ai rencontré, tout ceci n’est qu’un écran de fumée : « Dites-moi Monsieur Biem, comment peut-on engager une traque des fonctionnaires fictifs sans y associer le ministre de la Fonction publique ? », s’interroge le fonctionnaire.
L’homme révèle par ailleurs que cette opération n’avait pour but que de justifier certaines dépenses maffieuses bloquées par son prédécesseur Alamine Ousmane Mey. Il faut être naïf pour croire un seul instant que Louis Paul Motaze peut réussir là où ses prédécesseurs se sont cassés les dents. Le phénomène des salaires fictifs dans la Fonction publique engraisse un réseau très puissant constitué entre autres de policiers, de gendarmes, de militaires et de proches parents de certains barons du régime.
Louis Paul Motaze est lui-même cité dans pas mal de scandales financiers au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire qu’il a dirigé avant sa nomination comme ministre des Finances le 2 mars dernier. Le syndicaliste Pierre Nyemeck qu’il a fait jeter en prison l’avait accusé à la police d’un détournement de 340 millions de F CFA via des hommes de main qui ont décaissé le pactole à Afriland First Bank.
Le nom de l’actuel grand argentier national revient également dans des affaires de détournements de fonds dans le cadre notamment de l’indemnisation des populations riveraines du projet de construction du barrage de Memve’ele. Le journaliste Harrys Mintya qui l’a dénoncé au Tribunal criminel spécial à ce propos est en ce moment poursuivi par ledit Tribunal pour les mêmes faits.
Avec cameroonmagazine