Alors que la filiale nigériane du géant sud-africain MTN a annoncé le dépôt en cours de son dossier d’introduction en bourse, le régulateur des marchés financiers confirme n’avoir encore reçu aucune offre. L’introduction devrait pourtant permettre à MTN Nigeria de solder une partie de l’amende colossale qui lui a été infligée pour manquement aux lois sur les télécoms.
La filiale nigériane du géant sud-africain de télécoms, MTN Group, n’a pas encore déposé une demande d’introduction en Bourse. C’est ce qu’a confirmé, enfin de lever toute équivoque, Mary Uduk, la directrice générale par intérim de la Securities and Exchange Commission (SEC), qui s’exprimait vendredi dernier à l’occasion d’une conférence de presse. « Laissez d’abord MTN déposer son offre et le premier et le jour où ça sera fait, nous serons en mesure de vous le confirmer et de de vous donner notre avis », a répondu Mary Uduk, aux journalistes qui insistaient pour en savoir l’évolution du dossier. La directrice par intérim de la SEC a même annoncé qu’une fois que MTN Nigéria aura déposé son dossier, l’institution qu’elle dirige se chargera de donner sa réponse dans un délai relativement court.
L’annonce du régulateur du marché boursier nigérian vient donc infirmer les annonces, relayées par la presse, de l’imminence de l’introduction à la bourse de Lagos, la Nigerian Stock Exchange (NSE), de MTN Nigéria, une des plus grosses opérations attendues depuis quelques mois. A plusieurs reprises, MTN Nigeria a annoncé être sur le point de déposer son offre publique dès le début de l’année, avant que finalement, elle décidé de reporter le dépôt pour une période qui courre jusqu’à la fin de l’année. Des reports qui ont fini par engendrer une incertitude au niveau de la SEC qui doute désormais de la capacité de MTN Nigeria de déposer son offre cette année. C’est en tout cas ce qu’a confié à l’agence officielle de presse, NAN, Malam Garba Kurfi, le directeur général d’APT Securities and Funds Ltd, pour qui l’opérateur fit face à des difficultés qui ne lui permettent pas d’être en mesure de déposer son offre d’introduction en bourse cette année.
Course contre la montre
L’introduction en bourse de MTN Nigeria courant 2018 est l’une des opérations des plus attendues de ces dernières années. Elle porte en effet sur une offre estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, et devrait servir à l’opérateur télécoms de solder la colossale amende que lui a infligé le régulateur national, en 2015, pour des infractions constatées sur l’opération d’identification des abonnées lancée par le gouvernement fédéral. En juin 2016, un accord, un accord à l’amiable entre la Commission nigériane des communications (NCC) et MTN Nigeria a entériné un accord à l’amiable pour permettre à l’opérateur de solder ses comptes. Vu le montant de l’amende, un milliard de dollars, le groupe a choisi une introduction en bourse pour réunir la somme à régler. Selon le vice-président exécutif de la NCC, Umar Danbatta, l’introduction en bourse devrait intervenir au plus tard en mai 2019.
La filiale locale de MTN Group n’a donc vraiment pas le choix et si elle a jusqu’à mai prochain pour se conformer aux lois nigérianes, les difficultés qu’elle rencontre actuellement sur le marché nigérian, ne lui offre pas asses de marges pour réussir son introduction en bourse. L’entreprise annonce qu’elle prépare activement son offre alors que Standard Bank Group Ltd et Citigroup, ont déjà et parallèlement, été commis pour conseiller MTN sur la cession de près de 30% de son capital sur le marché boursier de Lagos. MTN Nigeria a aussi récemment choisi une société d’investissement nigériane, Chapel Hill Denham, comme chef de file pour la vente prévue de 500 millions de dollars d’actions. Elle a également nommé les sociétés sud-africaines Rand Merchant Bank, Renaissance Capital et Vetiva Capital comme émetteurs conjoints pour cette opération des plus attendus sur le marché nigérian des capitaux.
Avec la tribune afrique