Pour la première fois dans l’histoire de la braderie de Lille, les coquilles de moules jetées par les restaurateurs dans les rues de la ville vont être collectées et recyclées. Une jeune entreprise locale, Etnisi, souhaite transformer ces déchets en dalles de carrelage.
“Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme”. La célèbre maxime attribuée à Lavoisier semble être la devise d’Etnisi, une jeune société implantée à Marcq-en-Barœul, une commune de l’agglomération lilloise.
Fondée en 2017 par Espérance Fensy, ex-ingénieur dans le BTP, l’entreprise cherche à donner une seconde vie aux déchets et plus particulièrement à ceux d’origine industrielle. Gravats, chutes de tissus, verre, marc de café, balles de tennis usagées ou encore fibres végétales constituent autant de matières premières pour la start-up. L’idée est de “faire renaître les matières usagées”, explique l’entrepreneur dans une vidéo.
Du carrelage biosourcé et fabriqué localement
Début septembre, à l’occasion de la braderie de Lille, l’entreprise va pouvoir exploiter une nouvelle ressource, à savoir les coquilles de moules. “Les coquilles de moules sont un symbole de la braderie. La mairie nous permet de les revaloriser”, indique Espérance Fensy dans les colonnes du Parisien.
Ce sont d’ailleurs les agents municipaux qui s’occuperont de la collecte des résidus du mollusque consommé chaque année en grande quantité (environ 500 tonnes) par les visiteurs. Sur cette masse, la start-up pourrait récupérer environ 200 tonnes de coquilles.
Avant de finir en carrelage, les coquilles de moules seront bien sûr lavées puis broyées -comme les autres matériaux récupérés- dans les ateliers de la société implantés à Roubaix. Selon Etnisi, il faut entre trois et cinq kilos de coquilles pour fabriquer une dalle de carrelage rectangulaire rappelant par leur forme les carreaux blancs historiques du métro parisien.
Ne sachant pas encore quelle quantité exacte de matière première sera récupérée fin août, l’entreprise ne se hasarde pas à évaluer sa production future. Une chose est sûre, le carrelage issu des coquilles de moules consommées lors de la braderie sera vendu environ 45 euros le mètre carré.
Meubles d’appoint et accessoires de bureau
Si le partenariat noué avec la mairie de Lille est inédit, Etnisi possède déjà toute une collection de carreaux et de petit mobilier issus de matériaux de récupération. La gamme “Wasterial” (contraction des mots anglais “waste” et “material”, soit respectivement “déchet” et “matière” en français) ne propose que des produits “conçus à partir de 75% de matières recyclées”.
Les clients peuvent déjà commander, en ligne, des carreaux de différentes couleurs (rose, bleu, gris, noir, …). Des teintes obtenues en fonction du matériau de base réemployé. Une dalle rouge est ainsi fabriquée à partir de briques recyclées. Outre du carrelage, Etnisi propose aussi de petits meubles d’appoint et des accessoires de bureau. L’entreprise produit notamment un tabouret composé de marc de café, verre et brique.
Dans la revue We Demain, Espérance Fensy indique que, si l’engouement des clients est au rendez-vous, son entreprise pourrait ouvrir, l’horizon 2020, six micro-usines en France et réaliser 5 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Avec bfm