Les ministres de transport des pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ont décidé de définitivement liquider la compagnie régionale Air Cemac. Les responsables gouvernementaux ont également décidé que les revenus de sa liquidation estimés à 7,569 milliards de francs CFA, soient transférés à la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale.
C’est la fin de l’histoire pour la Compagnie Air Cemac. Les ministres de transport des pays membres de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) ont définitivement tourné la page le week-end dernier en parachevant le processus de liquidation de la compagnie. Opération intervenant en application des décisions prises par les chefs d’Etat de la zone lors des conférences du 6 mai 2015 à Libreville au Gabon et du 31 octobre 2017 à Ndjamena au Tchad, elle a deux conséquences immédiates.
D’une part, l’abrogation de tous les textes communautaires relatifs à la compagnie et de l’autre, le transfert à la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), au guichet 1 du Fonds de développement communautaire, des 7,569 milliards de francs CFA qui constituent le produit de la liquidation.
Créée en 2001 par la volonté des chefs d’Etats dudit espace communautaire, la Compagnie Air Cemac avait vocation de desservir les capitales des six pays de la zone, mais aussi une vingtaine d’autres villes du continent avant d’explorer les lignes européennes. Malheureusement, le projet n’a jamais pu décoller. D’après les observateurs, cet échec est dû à plusieurs facteurs.
Des ambitions nationalistes et l’absence d’investisseurs
Air Cemac est restée « virtuelle », comme certains médias en Afrique centrale n’ont cessé de le répéter. Cette situation s’explique d’abord par l’absence des investisseurs dont la plupart se sont désisté au moment de s’engager à l’image de Royal Air Maroc, Brussels Airlines et South African Airways (qui voulait un hub à Douala). Ensuite, il y a aussi Air France-KLM, qui devait prendre 34% du capital et qui a renoncé n’ayant pas pu obtenir pour Air Cemac les monopoles qu’elle désirait sur certaines routes.
D’un autre côté, souligne-t-on, avec les multiples richesses minières dont ils disposent, les pays impliqués n’ont jamais caché leurs ambitions de développer leur propre compagnies nationales. C’est le cas du Cameroun qui se déploie à maintenir à flot, sa compagnie, la Camair, tout comme le Gabon qui est en discussion avec le groupe saoudien Nexus Aero International pour la création d’une compagnie aérienne nationale.
Avec la tribune afrique