Le commerce extérieur français n’a pas le moral. Illustration en Afrique, où les parts de marché à l’exportation de la France ont diminuées de moitié depuis l’an 2000. Même si la balance avec l’Afrique reste excédentaire, les entreprises françaises perdent du terrain par rapport à la concurrence chinoise et plus étonnamment… allemande.
C’est un symbole qui en dit long. Pour la première fois, l’Allemagne a ravi à la France la place de premier fournisseur européen à l’Afrique. Jamais auparavant Berlin n’avait supplanté Paris sur le continent. Il faut y voir, selon les experts de la Coface, l’assureur crédit des entreprises françaises qui exportent, les effets de l’offensive économique allemande vis-à-vis de l’Afrique.
Mais il faut y voir surtout une perte d’influence française sur des marchés qu’elle dominait traditionnellement. Les parts de marché à l’exportation de la France ont diminué de moitié depuis l’an 2000 en Afrique. Comparativement, la Chine s’envole avec une part de marché atteignant 18 %. La France est aussi concurrencée par des pays comme l’Ukraine et la Russie, notamment sur les exportations de blé. Les pays émergents disputent donc à la France sa place au soleil. Mais Paris n’a pas dit son dernier mot. Le président Macron a montré la voie à suivre en se rendant successivement au Ghana et au Nigéria cette année. Les entreprises tricolores sont invitées à s’ouvrir à la zone anglophone de l’Afrique dont elles sont quasiment absentes. Pour la Coface, il existe d’importantes marges de progression, non seulement au Maghreb mais aussi en Afrique de l’Est, sur les marchés dynamiques comme l’Ethiopie et le Kenya.
Avec africagouvernance