En dépit d’un chiffre d’affaires estimé à 8 milliards de dollars pour l’année 2014, le e-commerce africain pourrait encore mieux faire si les acteurs arrivent à vaincre les différents obstacles à son développement. C’est en substance la conclusion d’une rencontre de haut niveau organisée par l’Union Africaine du 23 au 25 juillet 2018 à Nairobi. Au nombre des défis à relever, la formation, la fracture numérique ou encore les financements. A en croire le directeur Afrique du Nigérian Mall For Africain, interrogé par RFI, « l’investissement privé n’est tout simplement pas disponible ». Kwame Acheampong invite les Etats sur le continent à « inciter à l’investissement » comme c’est le cas à Singapour où les acteurs privés qui injectent leur argent dans des entreprises en faillite bénéficient « d’un allègement fiscal ».
L’UA qui a pu réunir dans la capitale kenyanne des représentants des principales plateformes développées pour l’Afrique, des membres des gouvernements et des institutions régionales promet de légiférer sur le secteur à l’échelle continentale. En clair, on devrait avoir du concret dans les années à venir sur l’harmonisation des réglementations, la création d’une structure qui va se charger de la digitalisation de l’économie et des gestes forts en vue de protéger les données des consommateurs. Et de l’avis de Ibrahima Nour Eddine Diagne, aministrateur général du GIE Gainde 2000, le continent devrait mieux valoriser les données puisque, ce « qui fait la force du Big Data, c’est le grand marché, et l’Afrique est pour l’instant cloisonnée dans de petits marchés ».
Mais, pour le président de l’African Performance Institute, le principal défi aujourd’hui, c’est d’arriver à rapatrier les données issues de l’Afrique et stockées sur les grandes plateformes internationales. Quoique encore timide, le e-commerce africain est promis à de meilleurs jours. Selon le cabinet Mc Kinsey, le chiffre d’affaires pourrait atteindre les 75 milliards de dollars en 2025, soit une hausse de près de 67 milliards en comparaison avec celui de 2014. En dehors des problématiques liées à la formation et aux financements, on déplore d’autres problèmes en relation avec les paiements – le cash dominant encore les paiements en ligne – et le manque de confiance.
Avec CIO-MAG