La tenue dans la capitale tchadienne du dernier comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), a donné lieu à la prise de plusieurs décisions dont celle de supprimer les avances statutaires aux Etats membres.
« Le comité de politique monétaire a décidé de la suppression des taux des avances aux Trésors nationaux, en cohérence avec les nouvelles dispositions statutaires », renseigne le communiqué final de la réunion de N’Djamena tenue le 25 juillet 2018.
Cette mesure, à titre de rappel, permet aux Etats membres d’obtenir sous forme d’avances de trésorerie, environ 20% de leurs recettes budgétaires auprès de la banque centrale.
Pour certains experts, cette décision sera préjudiciable en ce sens que nombre de pays de la sous-région sont encore en grandes difficultés économiques et ne pourront pas faire face à leurs problèmes financiers.
« La situation économique des Etats n’est pas encore stable ; il sera donc difficile pour les pays de maintenir les équilibres. Donc cette décision sera lourde de conséquences pour les pays qui peinent encore à se relever des chocs exogènes nés de la crise pétrolière.», explique un expert.
La BEAC avait déjà décidé de mettre un terme aux avances statutaires aux Trésors nationaux. Mais la mise en application de cette mesure a été différée du fait de la crise survenue en fin d’année 2014.
L’institut d’émission monétaire avait d’ailleurs dû remettre à plus tard cette décision pour permettre à la Guinée équatoriale de bénéficier de plus de 400 milliards FCFA d’avances en 2015.
D’après les responsables de l’institut d’émission monétaire, la suppression des avances statutaires est motivée par le souci de permettre une animation plus dynamique du marché financier communautaire.
« Plusieurs Etats ne faisaient plus aucun effort de mobilisation de moyens sur le marché financier ; ils recouraient systématiquement à ces avances et parfois se retrouvaient en dépassement des seuils autorisés.», souffle une source interne à la banque centrale.