Des proches de l’opposant congolais Moïse Katumbi ont rencontré jeudi la cheffe de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo, à la veille du retour annoncé de leur chef qui risque d’être arrêté dès son arrivée à Lubumbashi.
M. Katumbi affirme qu’il va arriver vendredi matin à l’aéroport de Lubumbashi pour déposer sa candidature à l’élection présidentielle en RDC. Le ministère des Transports affirme qu’il a reçu une demande d’autorisation d’atterrir, mais la réponse n’est pas encore parvenue à l’entourage de Katumbi.
« Nous sommes allés sensibiliser Mme Leila Zerrougui des risques sécuritaires qui entourent le processus des élections dans la perspective du retour de Moïse Katumbi et à la lumière des péripéties du retour hier de Jean-Pierre Bemba », a déclaré Delly Sesanga, secrétaire général de la plateforme électorale pro-Katumbi Ensemble.
Bon retour à JP #Bemba sur le sol de ses ancêtres ! Je partage la joie de mes compatriotes de voir un fils du pays rentrer librement à la maison. Son émotion doit être grande, nous la partageons.
À très bientôt en #RDC pour participer à une élection vraiment inclusive !— Moise Katumbi (@moise_katumbi) August 1, 2018
« Il y a des risques de dégradations qui mettraient en situation périlleuse des civils et des acteurs politiques comme Katumbi », a-t-il ajouté.
« Cette rencontre entre dans le cadre des bons offices de la Monusco », a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Monusco, ajoutant que « la Monusco n’a pas pour mission d’assurer la protection des personnalités ».
« Nous avons entendu parler d’un mandat de prise de corps émis par le parquet contre Katumbi. Mais ce serait de l’arbitraire comme on en a l’habitude depuis un temps dans notre pays », a déclaré Me Joseph Mukendi, avocat de M. Katumbi.
« Tout ça vise à l’empêcher de déposer sa candidature », a-t-il indiqué.
Ex-proche du président Kabila passé à l’opposition en 2015, M. Katumbi a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière.
Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires (procès renvoyé au 10 octobre).
« Des farces judiciaires », a déclaré récemment son avocat parisien Éric Dupond-Moretti, qui balaie aussi une troisième accusation (la nationalité italienne), concluant que « rien n’interdit qu’il rentre en RDC. »
Avec AFP