Gianni Infantino est au Maroc juste au moment où les informations concordantes révèlent que le Cameroun ne pourra pas organiser la CAN 2019 et que le choix pourrait être porté sur le royaume chérifien. Le patron de la FIFA veut avoir toutes les explications sur les conditions d’attribution et d’organisation de la CAN, ce qui est déjà un mauvais point pour le Cameroun qui a obtenu l’organisation de cette compétition grâce à Issa Hayatou, ancien président de la CAF.
Toutefois la CAN n’est pas encore officiellement retirée au Cameroun parce que la CAF accorde un petit sursis au régime en place et ne peut pas annoncer une décision négative qui va certainement porter préjudice à la campagne de Paul Biya qui a fait de cet événement son seul credo pour briguer son septième mandat. Selon les journaux marocains et ghanéens, c’est quasi-certain que le Cameroun va perdre l’organisation de la CAN 2019 au regard de l’avancement très lent des travaux et des plaintes des ouvriers Camerounais en grève et sans salaire sur les sites, qui sont parvenues auprès de la CAF.
Ce n’est qu’après les rumeurs persistantes du retrait de la CAN que les travaux du stade de Japoma font semblant d’accélérer maintenant avec la pause des piliers pour le toit. 24 mois après le lancement des travaux , le taux d’exécution declaré de ce stade est à 60 %, tout comme celui d’Olembe dont la première pierre a été posée en 2009.
Livrer ces stades en mars 2019, soit deux mois avant le début de la compétition prévue en juin 2019, serait déjà faire entorse au cahier des charges. Bien plus, réaliser les 40% restants en moins de 8 mois, serait synonyme de construire un temple en 3 jours comme Jésus Christ. En plus, organiser l’élection présidentielle du 7 octobre prochain avec ce qu’elle entraîne comme mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières nationales, le tout pendant une saison abondante de pluies, d’inondations, de coupures d’électricité, d’insécurité, de guerres dans les régions anglophones et l’Extrême Nord, ne vont que retarder les travaux de contruction de ces stades et toutes les infrastructures qui vont avec.
Considérant le contexte économique du Cameroun placé sous perfusion du FMI et que l’État éprouve actuellement les difficultés à payer ses fonctionnaires affectés à l’étranger, il est difficile d’obtenir d’autres crédits pour continuer à financer les chantiers liés à l’organisation de la CAN. Pour sauver les meubles, Paul Biya va envoyer en mission Issa Hayatou l’ancien Président de la CAF et actuel PCA de l’Académie Nationale du football (ANAFOOT), pour rencontrer les autorités politiques du Nigeria. L’objectif est maintenant de convaincre le président Buhari pour une co-organisation de la Can 2019 Cameroun-Nigéria .
Le retard des chantiers des infrastructures devant accueillir la plus prestigieuse compétition de football en Afrique, et le recours au Nigéria sont des aveux d’échecs de Paul Biya qui, en 36 ans de règne, est incapable d’organiser une seule fois cette compétition comme ont réussi à le faire à deux reprises les petits pays voisins , le Gabon et la Guinée Équatoriale.
On parlera de complot et tentative de déstabilisation du Cameroun par la CAF au lieu de se poser les questions sur la mal gouvernance de Paul Biya qui n’a fait qu’enfoncer le pays dans le bourbier. Il est à noter que son prédécesseur avait organisé la CAN en 1972 dans les enceintes qui défiaient celles de la France et du Maroc. Il avait construit le stade Ahmadou Ahidjo où les matchs pouvaient se jouer en pleine nuit, le stade de Garoua avec la pelouse synthétique, le stade de la Réunification à Douala, etc. Il n’avait pris aucun crédit pour le faire. Paul Biya, lui, s’est endetté à près de 600 milliards, sans compter les intérêts qui vont s’ajouter. Il a importé des blocs de béton alors qu’il y a des maçons en chômage et du ciment au Cameroun. Il a importé les herbes alors que le gazon pousse partout chez lui. Mais, quel est le résultat? Néant comme son bilan.
Source: coupsfrancs.com