Pour le premier semestre s’achevant au 30 juin 2018, le groupe bancaire panafricain Ecobank Transnational Incorporated a annoncé un résultat net financier de 168,5 millions $. Cette performance s’inscrit en hausse de 37%, comparée au résultat net de la même période en 2017 (123,4 millions $).
Le directeur général du groupe Ade Ayeyemi s’est montré satisfait de cette tournure des choses. « Ces résultats montrent les accomplissements considérables que nous effectuons déjà dans la phase d’exécution de notre stratégie. Pour le premier semestre, l’entreprise a généré un bénéfice avant impôts de 213 millions $, en hausse de 41% par rapport à la même période il y a un an », a-t-il déclaré commentant cette information.
On note cependant que cette performance cache un certain nombre d’indicateurs qui pourraient constituer des défis sur le résultat annuel. Déjà le bénéfice d’exploitation hors provisions (qui indique combien une entreprise a gagné effectivement sur ses activités) a été de 347,1 millions $. Il est en baisse de 3% comparé à celui du semestre s’achevant au 30 juin 2017.
Une contreperformance opérationnelle est marquée par la baisse (-17%) des revenus nets des activités de trading à 192,4 millions $, contre 232,6 millions $ au premier semestre 2017. Le recul sur ce segment a été suffisant pour diluer, la hausse (+11%) des revenus de frais et commissions et celle, plus modeste (+3%), des revenus d’intérêts perçus sur les prêts à la clientèle.
Mais sur la base d’une méthode de calcul qui minimise le risque sur les titres publics (bons et obligations du trésor) Ecobank a établi un niveau de dépréciation sur les actifs en baisse (-22% pour les prêts à la clientèle et -77% pour les titres publics). C’est ce repli de la valeur des dépréciations qui a permis d’obtenir la progression remarquée sur son résultat net financier.
Il est aussi à relever que certaines rubriques du compte des résultats financiers n’ont pas été prises en compte et impacteront le tableau global de fin d’année. Il s’agit notamment d’une différence en perte de valeur de change de 74,4 millions $ sur la transcription des opérations extérieures, contre un gain de 49 millions $ en 2017, et de la perte potentielle de 31 millions $, sur la valeur des instruments financiers qui figurent dans son portefeuille d’investissement.
Lorsqu’on prend en compte ces deux variables, le bénéfice net effectif et consolidé du groupe Ecobank au cours de ce premier semestre n’est plus que de 63,11 millions $, en baisse de 77%, comparé aux 274,3 millions $ de la période en 2017. La part revenant au groupe stricto-sensu (soustraite de celle des actionnariats minoritaires dans ses filiales) est en baisse de 81%, à seulement 48,35 millions $.
Toutefois le groupe peut compter sur une trésorerie qui s’est renforcée de près de 341,03 millions $ au cours du premier semestre. Aussi, on a noté comme une amélioration des performances sur les segments de services, autres que la banque corporate et d’investissement.
C’est le cas notamment de ses autres activités (qui incluent les activités de la holding, la filiale eProcess, la branche investissements et gestion des actifs, ou encore la banque à l’internationale basée à Paris), qui ont généré un bénéfice avant impôt de 112,3 millions $.
Avec agenceecofin