À l’appel de l’opposant Soumaïla Cissé, challenger d’Ibrahim Boubacar Keïta à la présidentielle du 29 juillet, des Maliens sont appelés à une marche ce mardi 31 juillet. Il sera question de « conjurer » toute tentative de fraude lors d’un éventuel deuxième tour.
Les résultats officiels de la présidentielle malienne du dimanche 29 juillet ne sont pas encore officiels. Mais, s’il n’a pas clairement revendiqué la victoire, Soumaïla Cissé a tout de même parlé d’un deuxième tour le 12 août prochain.
Pour l’opposant, il est question de mettre fin aux dysfonctionnements constatés par des ONG au premier tour. « Selon le Pool d’observation citoyenne du Mali, le POCIM, le taux de participation est seulement de 37 %. Ce chiffre indigne d’une démocratie à laquelle nous aspirons toutes et tous n’est que le résultat de manœuvres du pouvoir pour limiter la mobilisation (…). Sur la seule ville de Bamako, le POCIM a recensé 1104 incidents. La liste est longue et ne sera jamais totalement exhaustive tant, ces dysfonctionnements ont été nombreux », peut-on lire dans une déclaration postée hier sur facebook par Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé.
Combler les manquements du premier tour
En outre, à la veille du premier tour, un débat portant sur la fiabilité du fichier électoral a vivement agité la classe politique malienne en raison de la différence entre le fichier mis en ligne par le gouvernement et celui audité par l’Organisation de la francophonie (OIF).
Pour Soumaïla Cissé, le gouvernement doit corriger ces irrégularités au deuxième tour. Il invite aussi la communauté internationale à s’impliquer pour que ces dysfonctionnements ne se reproduisent pas. « Nous exigeons des autorités qu’elles prennent toutes les mesures qui s’imposent, dans la perspective du second tour du 12 août prochain, afin d’éviter la réédition de ces graves manquements. Nous en appelons également à la communauté internationale afin qu’elle joue pleinement son rôle afin de garantir aux Maliens et aux Maliennes un scrutin libre, sincère et transparent », a ajouté l’opposant.
Sans doute dans le dessein d’accentuer la pression, Soumaïla Cissé invite ses compatriotes, notamment ses partisans à une marche ce mardi. Si le gouvernement n’a pas encore répondu à la déclaration du chef de file de l’opposition, il sera davantage difficile de savoir comment réagira le pouvoir à cette marche.