Le commandant de la 4è compagnie mobile de gendarmerie de Korhogo, le capitaine Pierre Djah Dago a été froidement assassiné par des déguerpis d’un site d’orpaillage clandestin à Koffré, ce lundi 30 juillet 2018.
Il voulait coûte que coûte mettre de l’ordre dans cette zone aurifère de la région de la Bagoué. Mais il n’y arrivera pas car il a été brusquement arraché à l’affection de ses amis, collègues et parents par des hors la loi.
Alors qu’il était allé pour une mission de démantèlement d’un site d’orpaillage à Koffré, dans la sous-préfecture de Baya, dans le département de Boundiali, située dans l’extrême nord de la Côte d’Ivoire, il a rencontré son destin. Un destin tragique. Dans la localité de Koffré, se trouve un important filon d’or qui est exploité par des orpailleurs clandestins. Ceux-ci, selon certaines indiscrétions seraient les protégés d’un ancien Comzone désormais établi à Abidjan, mais qui y a encore des appuis solides.
Déterminé à mettre de l’ordre, dans cette localité où règle l’insécurité, il est mort dans l’exercice de ses fonctions. De fait, le site était bien connu des forces de l’ordre. Ils y avaient fait plusieurs descentes infructueuses. Manifestement, les premières missions envoyées par le capitaine revenaient avec des fortunes diverses.
Tandis que certains rapports faisaient état de la destruction de motos appartenant à des orpailleurs clandestins, d’autres parlaient d’agents indélicats qui s’y rendaient pour rançonner les orpailleurs et dépouiller certains acheteurs d’or majoritairement venus du Mali, plutôt que de les déguerpir. C’est ainsi donc que le capitaine a pris lui-même la tête d’une mission sur le site.
Selon un témoin sur place, « Depuis un moment, les orpailleurs n’ont plus le sommeil tranquille, car les autorités locales ont décidé de mettre à leurs trousses l’escadron de Korhogo pour les faire déloger. Mais chaque fois, ils sont illégalement réinstallés sur le site, bien entendu avec l’aval de certains cadres locaux qui reçoivent en retour des dessous de tables ».
La mission que conduisait le capitaine Dago est tombée sur sur un jeune acheteur d’or qu’elle voulait contrôler. Ce dernier a refusé d’obtempérer. Il criait au racket, tandis que des orpailleurs affluaient. Très vite, les gendarmes, au nombre de cinq, dit-on, ont été encerclés et la discussion s’est vite animée.
Djah Dago tué à coups de pioche
Menacés par les orpailleurs armés de machettes, de pioches et de gourdins et ayant saisi au collet un gendarme, un collègue de ce dernier a fait un tir de sommation, pensant pouvoir dissuader les assaillants. C’est dans la foulée que le capitaine Dago a reçu un coup de pioche au dos. D’autres coups de pioches et de machettes ont suivi, ne laissant pas le temps à l’officier de sortir son arme.
Face au nombre, les autres gendarmes n’ont eu d’autre choix que de prendre la fuite, alors que des orpailleurs de plus en plus nombreux les pourchassaient. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, il était difficile de savoir si ceux-ci avaient pu arriver sains et saufs à leur base. Quant au capitaine Djah Dago, il a été lynché à mort, avec divers objets contondants.
Notons que le village de Koffré est non loin du chef lieu de la sous-préfecture de Siempurgo. Cette ville est devenue une plaque tournante de trafics de tous genre dans la région de la Bagoué, voisine de la région du Poro. Quant au corps du capitaine Dago, il devrait être récupéré par une mission partie d’Odienné. Ce dernier laisse une famille inconsolable au camp Commando de Koumassi et sa famille qui vit à Lakota.
Avec ivoiresoir