Une quinzaine de dirigeants d’Etat africains sont arrivés à Lomé dimanche soir, a-t-on constaté sur place. Accueillis par le président togolais, Faure Gnassingbé en personne, ceux-ci doivent participer selon leurs situations géographiques, à trois différents sommets. Le sommet conjoint CEDEAO-CEEAC, le sommet de la CEDEAO et le sommet de l’UEMOA, qui sont programmés pour ce lundi matin et dans l’après-midi ainsi que le mardi 31 juillet.
La valse des chefs d’Etat a commencé à Lomé depuis ce weekend. Une quinzaine de chefs d’Etat, de vice-présidents et de Premiers ministres, au rang desquels, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Burkinabé Christian Roch Kaboré, le Guinéen Alpha Condé, le Nigérian Muhammadu Buhari, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, le Libérien Georges Weah, le Congolais Denis Sassou N’Guesso, le Centrafricain Faustin-Archange Touadera, etc., ont été accueillis en personne par le président togolais, Faure Gnassingbé, accompagné des membres de son gouvernement, à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé.
Dans un tweet sur son compte officiel, le numéro 1 togolais a confié être heureux d’accueillir «en ce jour sur le sol togolais, mes homologues de l’Afrique de l’Ouest et centrale», leur souhaitant «un agréable séjour au Togo». «Notre pays est derechef heureux, de témoigner sa longue tradition d’hospitalité. Dans une CEDEAO que nous voulons des peuples, je vous invite à vous sentir sur la ”Terre de nos aïeux”, comme chez vous, car vous être chez vous», a déclaré Faure Essozimna Gnassingbé.
Un sommet inédit CCEDEAO-CEEAC
La venue de ces dirigeants africains à Lomé porte un enjeu, celui de la participation à divers sommets régionaux. Dès ce lundi matin, démarre le premier sommet conjoint des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Ce rendez-vous inédit justifie la présence des chefs d’Etat congolais Denis Sassou Nguesso et centrafricain Faustin-Archange Touadera. D’après plusieurs sources à Lomé, au cours de ce sommet, les discussions porteront entre autres sur les fléaux du terrorisme et l’insécurité qui sévissent dans les deux régions. «Ce rendez-vous de nos deux communautés constitue, au regard des défis communs, un évènement majeur dont les résultats auront un impact durable sur la vie et l’avenir de nos peuples», en a écrit Faure Gnassingbé sur Facebook.
Aussitôt le sommet CEDEAO-CEEAC achevé, le cap sera mis sur la 20e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Effectivement prévue pour l’après-midi, elle sera présidée par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la Conférence. Lors de ce second rendez-vous de la journée, plusieurs points sont annoncés pour animer les débats. Selon les sources officielles, les participants étudieront le rapport sur l’état de l’Union, la note sur l’état de convergence dans les Etats membres de l’Union ainsi que l’état de la mise en œuvre des chantiers de haut niveau sur l’Initiative régionale pour l’énergie durable (IRED).
Sommet de la CEDEAO, le plus attendu
Le 3e sommet annoncé et celui sur lequel d’ailleurs on a le plus communiqué depuis avril dernier, est le sommet ordinaire de la CEDEAO. Prévu pour le mardi 31 juillet, il sera présidé par Faure Gnassingbé, président en exercice de la Communauté, et qui passera le témoin ensuite au président ghanéen Nana Akufo-Addo ou au président nigérian Muhammadu Buhari. Ce rendez-vous sera consacré entre autres, à la question de la monnaie unique, à l’élection d’un nouveau président de l’institution, mais aussi au point de la présidence du chef de l’Etat togolais à la tête de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. Les différentes crises dans la sous-région seront également évoquées, comme promis lors de la rencontre d’avril à Lomé.
Justement, concernant le dernier point, le sommet sera très suivi par les populations togolaises. Lors de celui-ci les dirigeants vont se pencher la crise sociopolitique togolaise qui dure depuis août 2017 et qui a déjà fait plusieurs dégâts matériels, économiques, mais aussi de pertes de vies humaines. Alors que la médiation initiée par l’Union africaine (UA) et la CEDEAO, avec le soutien de la Communauté internationale à travers les présidents Nana Akufo-Addo et Alpha Condé n’est encore franchement pas une réussite, ce sommet permettra d’accoucher d’une feuille de route de résolution de la crise et peut-être indiquera une position claire de la Communauté.
En attendant, l’opposition togolaise qui ne veut guère entendre parler d’un quatrième mandat de Faure Gnassingbé à la tête du pays, continue de mettre pression sur les chefs d’Etat, les avertissant des conséquences éventuelles d’une solution « qui ne tient pas compte des aspirations du peuple » de mettre fin à la présidence Faure Gnassingbé qui coure depuis 2005.
Avec latribune afrique