Il n’y a pas d’autre alternative que de démissionner quand on occupe une grande responsabilité et qu’on est trempé dans une affaire de corruption.
Au Libéria, le président de l’Assemblée nationale Alex Tyler a démissionné. M. Tyler est mis en cause pour corruption présumée dans la tentative d’acquisition par le groupe britannique Sable Mining de la concession minière des Monts Wologozi (dans le nord-ouest du pays), selon un article de AFP repris par Jeune Afrique.
Vent de corruption
Alex Tyler a été arrêté fin mai, quelques jours après la parution d’un rapport de l’ONG Global Witness qui le mettait en cause pour corruption par le groupe britannique Sable Mining qui cherchait à obtenir une concession minière dans le pays.
Un bras de fer s’était engagé avec une partie des députés qui réclamaient son départ en raison de son implication présumée dans le scandale Sable Mining.
« Par le présent acte, je me récuse de la présidence plénière de l’Assemblée nationale », a-t-il déclaré à la presse à Monrovia, selon des propos rapportés par AFP.
Alex Tyler est la troisième personnalité de l’État, après la présidente Ellen Johnson Sirleaf et le vice-président Joseph Boakai.
La licence d’exploration
Après la parution du rapport retentissant Global Witness le 11 mai 2016, cinq personnes, ainsi que la compagnie minière britannique Sable Mining accusée de leur avoir versé des pots-de-vin, ont été inculpées de « crimes économiques » par les autorités libériennes, avait annoncé le ministre de l’Information du Liberia, Eugene Nagbe, le mercredi 25 mai.
A en croire des documents de la société Sable Mining sur lesquels l’ONG, s’appuie, elle accuse la société d’avoir versé des dizaines de milliers de dollars en pots-de-vin à plusieurs personnalités libériennes afin d’obtenir une modification de la réglementation minière du pays, dans l’optique de se voir délivrer la licence d’exploration sur le très attractif gisement des Monts Wologozi — concession qu’elle n’a finalement pas obtenue —, sans passer par un appel d’offres concurrentiel.
Au total, Global Witness accuse la compagnie minière d’avoir corrompu à près de 960 000 dollars plusieurs responsables libériens ou leurs proches entre 2010 et 2012 pour s’assurer leurs faveurs en vue de l’obtention de concessions pour l’extraction de minerai de fer.
avec abidjan-immobilie