La richissime femme d’affaires et fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos s’insurge de l’annulation d’un contrat octroyé à sa société Atlantic Ventures par le chef de l’État João Lourenço. Cette nouvelle affaire vient amplifier le bras de fer déjà tendu.
Atlantic Ventures a qualifié d’« expropriation » la décision du gouvernement angolais de lui retirer la construction d’un port en eaux profondes à Barra do Dande (nord-ouest), le long de la côte Atlantique. Dans un communiqué auquel a eu accès l’Agence France presse (AFP), la richissime Isabel dos Santos a également exigé de l’État angolais le « paiement d’indemnités (…), ce qui implique des coûts supplémentaires pour l’État et donc pour le contribuable ».
Les faits remontent à août 2017, quelques semaines avant la prise de fonction de João Lourenço, le nouvel homme fort angolais. L’État avait accordé le marché à Atlantic Ventures, propriété de la fille de l’ancien président. S’en était suivie une garantie d’État de 1,5 milliard de dollars pour permettre à l’entreprise de débuter les travaux dans la lancée.
Pas d’appel d’offres
À son tour, le ministère des Transports a jugé « peu crédible » le plan de financement du projet, soulignant que la société de la fille de l’ex chef d’État n’avait « aucune expérience » dans la construction portuaire.
João Lourenço a promis en arrivant au pouvoir de relancer l’économie et d’éradiquer la corruption. Une fois aux affaires, il a limogé Isabel dos Santos de son poste de PDG de la compagnie pétrolière publique Sonangol. Elle est aujourd’hui accusée de détournement de fonds.
Un de ses demi-frères, José Filomeno dos Santos, a été évincé de la direction du fonds souverain du pays et été notamment été inculpé pour « détournement de fonds », ayant ordonné un virement bancaire suspect de 500 millions de dollars.
Avec jeuneafrique