Inutile de se voiler plus longtemps la face: le «sommet de la trahison» nous en a appris plus sur Trump que toutes ses démarches précédentes. Il a dit «faire confiance» à Poutine! Confession qui ne peut, certes, n’être que celle d’un véritable agent du Kremlin, comme le laisse penser l’atmosphère régnant aux États-Unis après l’entrevue d’Helsinki.
Quelle honte, monsieur Trump, vous auriez pu mettre plus de cœur à l’ouvrage et faire mieux semblant de vous opposer au Président russe! Évoquant avec lui à Helsinki la prétendue ingérence russe dans la présidentielle américaine, le dirigeant américain a osé dire qu’il «ne voit aucune raison pour laquelle la Russie aurait pu faire des efforts pour intervenir dans l’élection de 2016».
Dangereuse manifestation du phénomène tant redouté par l’Occident, celui de l’intervention de la Main du Kremlin, s’accordent déjà à penser de nombreux journalistes, personnalités politiques et simples Américains. Et cette marionnette de Poutine se trouve à la tête de leur pays…
La première partie de la déclaration du Président américain s’est retrouvée noyée sous la vague d’accusations pour trahison et pour «alliance avec Poutine contre le FBI», comme l’a affirmé la BBC. Et pourtant, Donald Trump a bien dit: «J’ai une grande confiance en mes agents de renseignement».
The BBC headline pic.twitter.com/FFYRuqsCbf
— Michael Del Moro (@MikeDelMoro) July 16, 2018
Trop tard! L’image de Trump le traître est déjà présente à tous les esprits américains. Le hashtag #TreasonSummit («sommet de la trahison») est alimenté, entre autres, par des publications de médias et des déclarations de membres du Congrès déçus par leur Président. La plus poétique d’entre elle est l’approche de The Daily News qui a placé sur sa couverture Donald tenant d’un côté la main gauche de Vladimir et tirant de l’autre sur l’innocent Oncle Sam.
The Daily News Cover for tomorrow says it all:#TrumpTreasonSummit @realDonaldTrump pic.twitter.com/trj7RC75hy
— Charles (@charles_hoff) July 17, 2018
«Trahison ouverte», lit-on en gros avant de s’intéresser aux précisions: «Trump soutient l’ennemi Poutine face au renseignement US», «L’espion russe repéré, lié au Parti républicain et à la NRA (organisation à but non lucratif National Rifle Association)».
«Trump et Poutine réprimandent le renseignement US», titre The Newsday, tandis que certains se souviennent de la célèbre couverture de The Time: «Trump nous a montré ce qu’il voulait. Allez-vous entreprendre quelque ACTION pour protéger notre République?» Ou encore la relation «maître-serviteur» s’est rapidement établie entre les deux leaders.
Tuesday's @Newsday cover: In an extraordinary embrace of a longtime U.S. enemy, President Trump openly questions his own intelligence agencies’ firm finding that Russia meddled in the 2016 U.S. election to his benefit. https://t.co/JnGyoHstJz pic.twitter.com/oHFBpvf60F
— Newsday (@Newsday) July 17, 2018
Remember this Time cover? Trump has shown this is what he wants. Will you take ACTION to defend our republic, @RepLanceNJ7 @RepBrianFitz @SenToomey @SenBooker @SenatorMenendez @SenBobCasey? #TreasonSummit pic.twitter.com/k2ueK6Zer9
— IndivisibleLNH (@IndivisibleLNH) July 16, 2018
https://twitter.com/AshaRangappa_/status/1019072652877627393
Le membre du Congrès Steve Cohen s’est presque écrié sur son compte Twitter: «Où est notre armée? Le commandant suprême est tombé aux mains de l’ennemi!»
L’ancien chef de la CIA, John Brennan, s’est de son côté indigné: «La conférence de presse de Donald Trump à Helsinki est plus qu'”un délit important ou infraction mineure”. Ça a été une véritable trahison. Non seulement les commentaires de Trump étaient imbéciles, mais il est entièrement dans la poche de Poutine. Patriotes républicains, où êtes-vous?»
D’autres ont fustigé un «sommet de capitulation» et le fait que «Trump semblait très faible comparé à Poutine», et la membre du Congrès Lindsey Graham a même proposé de vérifier le ballon que Poutine avait offert à Trump: «A sa place, je vérifierais le ballon de foot pour savoir s’il y a des puces et je ne permettrais jamais de le faire entrer à la Maison-Blanche».
En cela, la menace qu’on dénonce à cor et à cri semble faire l’objet de beaucoup plus d’attention que les résultats du sommet, même s’ils sont peu concrets.
«Je dois dire que je n’avais pas d’attentes particulières. Comme c’est la première rencontre substantielle de cette sorte, elle devait, à mon avis, revêtir un caractère de mise en jambes pour qu’on puisse, lors de nos contacts ultérieurs avoir un dialogue plus approfondi», a déclaré le Président russe à l’issue de la rencontre, dans un entretien à la télévision russe.
De fait, Vladimir Poutine a d’ailleurs constaté que «de nombreux problèmes demeurent» dans les relations Russie-USA, mais que «le premier pas a été fait».
«Je vais plutôt courir le risque politique, en tentant d’établir la paix, au lieu de mettre en danger la paix au nom de la politique», a affirmé face aux critiques le Président Trump.
I would rather take a political risk in pursuit of peace, than to risk peace in pursuit of politics. #HELSINKI2018 pic.twitter.com/XdlrJWLPIh
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 16, 2018
Mais la paix semble déjà prise dans la tempête anti-Trump qui fait terriblement rage. De nombreux médias s’interrogent pour savoir si tout de même le Président américain est plus enclin à croire sur parole le méchant Poutine que de soutenir les accusations sans preuves du FBI qui mène des enquêtes incessantes sur les vrais leviers qui ont aidé Donald Trump à accéder à la présidence…
Vu la «chasse aux sorcières» antirusse déclenchée par la presse et les cercles politiques américains depuis novembre 2016, ne fallait-il pas s’attendre à ce qu’une tempête de cette sorte se déchaîne après la première rencontre d’importance entre les deux Présidents?
Avec sputnik