- PRESENTATION DU PROGRAMME D’URGENCE DE LUTTE CONTRE LE SWOLLEN SHO
- Introduction
La cacaoculture ivoirienne est confrontée cette dernière décennie à la recrudescence des maladies et ravageurs. Jusqu’à la fin des années 1990, les mirides, les insectes défoliateurs des jeunes pousses, les foreurs de tige et la pourriture des cabosses étaient les problèmes les plus redoutés par les cacaoculteurs. A partir de 1994, le CNRA a confirmé la présence de formes virulentes de la maladie du swollen shoot du cacaoyer dans les vergers de la région de la Marahoué. Une enquête réalisée en 2008, a montré que l’ensemble des zones de production du cacao de la Côte d’Ivoire est sous la menace permanente du swollen shoot. Les recherches menées par le CNRA sur financement de la Filière Café-Cacao ont permis d’élaborer en 2010, un guide pour la lutte contre cette maladie. Ainsi, sur la base des acquis de la recherche, un programme pilote de transfert de technologies de lutte contre la maladie a été mis en œuvre et exécuté par l’ANADER pendant la campagne 2012/2013. Les acquis capitalisés pendant les Programmes pilotes (recherche et conseil agricole) offrent aujourd’hui la garantie pour la mise en œuvre d’un programme d’envergure national. Conscient des enjeux actuels de la maladie du swollen shoot pour la préservation de l’outil de production de la filière, le Conseil du Café-Cacao veut intensifier la lutte contre la maladie du swollen shoot du cacaoyer. Aussi, est – il élaboré avec ses partenaires techniques, un programme d’urgence de lutte contre la maladie du swollen shoot du cacaoyer.
- Contenu du programme
Objectifs
Le programme d’urgence d’appui à la lutte contre le swollen shoot s’inscrit dans le contexte de l’amélioration de la productivité des vergers. Il vise à mettre en œuvre, de façon plus élargies, les actions déjà amorcées dans la phase pilote et à apporter aux producteurs, les mesures d’accompagnement nécessaires à l’arrachage-replantation des vergers infectées par la maladie.
Principales actions
Pour atteindre ses objectifs, le programme prévoit les principales actions suivantes :
- Mise en place d’un cadre règlementaire et stratégique par la prise de textes législatifs et réglementaires portant sur le transfert de matériel végétal et l’arrachage obligatoire des plants attaqués, en vue d’éviter la dissémination du virus dans l’ensemble des zones de production.
- Mise en place de mesures d’accompagnement portant sur (i) la mise à disposition des producteurs de matériel végétal amélioré de cacao, de semences et plants de vivriers associés au cacaoyer, d’engrais, de produits phytosanitaires et (ii) la constitution d’équipes d’arrachage pour accompagner les producteurs dans l’arrachage des plants des vergers infectés.
- Adoption d’une straté- gie de communication pertinente en vue de susciter l’adhé- sion de l’ensemble des acteurs à la lutte contre la maladie.
Durée du programme et résultat quantitatifs
Le programme est prévu pour une période de 3 ans (2014-2017) avec un objectif de 5 000 ha à replanter par an les deux premières années et de 10 000 ha la troisième année.
1.3 Bénéficiaires
Les bénéficiaires du programme sont prioritairement les producteurs dont les vergers sont infectés par la maladie du swollen shoot.
- Zones du Projet
La maladie du swollen shoot est une menace pour l’ensemble de la cacaoyère ivoirienne. Le Programme d’urgence de lutte contre la maladie du swollen shoot cible les zones à très forte infestation et les zones d’infestation ré- cente ou débutante. Toute la zone de production cacaoyère est donc concernée par le Projet.
- Financement
Le financement du programme de lutte contre la maladie du swollen est assuré par le Conseil du Café- Cacao via le FIRCA qui intervient en tant que Maître d’Ouvrage Délégué.
- QUELS ENJEUX POUR LA FILIER
Les véritables enjeux de ce programme d’urgence sont de rendre plus attractive la cacaoculture, de maintenir la dynamique dans le secteur de production et de pré- server l’outil de production de la filière. Le relèvement de ces défis nécessite de replanter le verger détruit et de stopper la progression de la maladie dans les zones d’infection récente ou débutante. Par ailleurs, cette première phase devra permettre de bâtir et consolider une stratégie efficace de mise en œuvre des mesures d’accompagnement pour l’arrachagereplantation des vergers infectés, de mettre en place un cadre réglementaire pour l’arrachagereplantation et la circulation du matériel végétal sur toute l’étendue du territoire national et enfin, de renforcer le dispositif de formation des producteurs et de transfert des technologies.
- IMPACT DU PRO- GRAMME A COURT MOYEN ET LONG TERME DANS LE DEVELOPPE- MENT DE LA FILIERE CA CAO.
Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la productivité des vergers et de la qualité du produit marchand. Il devra à court et moyen terme susciter l’adhésion au programme d’arrachage-replantation, d’au moins 30% des producteurs touchés par la maladie, de replanter au moins 20% des vergers infectés à fin 2017. A long terme, ce programme devra permettre de reconstituer le verger des régions où la maladie a commis des ravages importants et donc de relever le niveau de production dans ces ré- gions. En outre, les vergers créés dans le cadre de ce programme devront atteindre un niveau de rendement d’une tonne au moins par hectare contre 400 à 500 kg actuellement.