60 000 villageois guinéens appartenant à 120 communautés rurales et disséminées sur l’ensemble des 8 régions administratives du pays vont recevoir l’eau potable. Le Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique de la République de Guinée vient d’attribuer au groupement de la société belge Altech SAFS et française Vergnet Hydro ce nouveau marché d’approvisionnement.
120 sites devraient être opérationnels d’ici fin juillet 2021 ; « Ce projet est la toute première expérience de Vergnet Hydro, acteur historique du pompage des eaux souterraines et de l’adduction d’eau potable en Afrique Subsaharienne, dans la valorisation des eaux de surface », indique Thierry Barbotte, directeur général de l’entreprise.
Le projet est financé par un prêt sans intérêt du gouvernement belge de 6,5 millions d’euros au gouvernement guinéen. D’une durée de 5 ans, il comprend une première phase d’installation de l’ensemble des sites et une seconde phase de suivi des sites. C’est l’agence de développement ENABEL qui sera chargée de suivre le développement du projet ; « Le calendrier est ambitieux car nous devons composer avec la singularité de chacun des sites, les saisons des pluies et les distances entre les villages », ajoute Thierry Barbotte.
Une station pour alimenter 250 à 1 000 personnes
La première étape du projet consistera à sélectionner les sites propices à l’établissement de points de captage et de traitement de l’eau ; « Avant de relever les caractéristiques techniques propres à chaque site, nous irons bien sûr au contact des populations pour intégrer leurs attentes et habitudes ». Plusieurs paramètres sont étudiés, comme la topographie, la géologie, l’hydrologie et la position des villages par rapport aux sources d’eaux.
Le choix du traitement des eaux de surfaces dans les puits villageois, les rivières ou les marais s’explique par l’impossibilité de réaliser des forages, « car ils sont très isolés et leurs voies d’accès sont trop complexes. Leurs caractéristiques hydrogéologiques ne permettent pas d’effectuer des forages équipés de pompes à motricité humaine », précise Baptiste Gadenne, chargé d’affaires de Vergnet Hydro.
Les stations seront conçues et fabriquées par l’entreprise Altech SAFS, qui a déjà mis en place 20 exemplaires de son système en Guinée. Chacune de ces installations occupe une vingtaine de m2 et conjugue les techniques de traitement par coagulation, floculation, désinfection par eau de javel, puis filtrations sur sable et charbon actif. Ces stations peuvent traiter de 1 à 2 m3 par heure, soit la capacité d’alimenter en eau de 250 à 1000 personnes ; « Les principaux avantages d’une station Hydropur sont l’autonomie, car le traitement se fait de façon gravitaire. On peut aussi compter sur sa robustesse, car la structure est en acier inoxydable », ajoute Claude Lombart, Administrateur d’Altech SAFS.
Réseau d’artisans et énergie solaire
Afin d’assurer la pérennité des installations, le groupement table sur un réseau d’artisans réparateurs et des points de distribution de pièces de service après vente. Les associations d’usagers de ces points d’eau pourront en effet compter sur les compétences d’artisans réparateurs locaux, agréés et formés pour assurer les maintenances et les réparations de leurs installations. Le projet prévoit un volet de formation pour ces artisans réparateurs : « La proximité et la qualification de ces artisans réparateurs garantissent un SAV réactif et efficace », souligne Adama Diallo, directeur général de Vergnet Guinée. Les villageois seront formés à l’entretien courant d’une Hydropur et accompagnés dans l’organisation de cette gestion collégiale et régulière.
« Fondamentalement, ce projet a l’ambition de transférer la technologie Hydropur en Guinée. Non seulement nous allons former des techniciens locaux à l’installation et à la gestion des Hydropur, mais nous allons aussi implanter graduellement en Guinée la production de l’ensemble des pièces des stations de potabilisation », affirme Claude Lombart.
La société Vergnet Hydro devra déterminer et aménager les points de captage des eaux de surface mais aussi établir les positionnements des Hydropur : « Compte tenu de l’isolement des sites et des estimations des volumes d’eau attendus sur chacun d’entre eux (de 8 m3 à 10 m³ par jour), nous avons convenu d’acheminer systématiquement les eaux de surface vers les stations par du pompage solaire », conclut Joël Menager, chargé de projets de Vergnet Hydro.
Avec la tribune afrique