C’est une première pour l’Afrique. La République des Seychelles vient de lancer un projet de ferme solaire flottante. Si des prototypes ont déjà été testés par le passé, celle-ci serait la première du genre à être opérationnelle sur le continent. Et l’une des rares au monde en service sur mer. L’installation, d’une puissance de 4MW, sera aménagée sur l’eau, dans le lagon.
C’est la commune du Rocher, dans le district des Mamelles, sur la côte nord-ouest de l’île de Mahé, qui abritera les panneaux photovoltaïques. Le site, bien abrité des vagues et du vent, se trouve à seulement quatre kilomètres de l’aéroport international. La capitale, Victoria, une agglomération d’environ 30 000 habitants, est elle aussi à proximité. Actuellement encore en quête de partenaires, le projet devrait être bouclé pour 2019, avec un lancement des travaux envisagé à l’horizon 2020.
Une énergie verte
Cette ferme solaire flottante présente deux avantages. Tout d’abord, elle permettra de limiter les émissions de gaz à effet de serre de l’île : « Ce projet va injecter une énergie verte et propre dans le réseau national de distribution d’électricité », a ainsi déclaré Tony Imaduwa, directeur général de la Commission pour l’énergie des Seychelles. « Nous attendons une production annuelle de 5,8 Gwh […], ce qui correspondra à 1,6% de la consommation de l’archipel en 2030, selon nos estimations. Avec l’ensemble des autres projets que nous sommes actuellement en train de développer, nous pourrons couvrir 5% des besoins grâce aux énergies renouvelables d’ici 2020. Mais il nous restera encore beaucoup de travail pour gagner les dix points supplémentaires attendus pour 2030 ». A cette date, les Seychelles, selon les objectifs fixés par le gouvernement et la politique nationale énergétique, devront en effet disposer d’un mix contenant au minimum 15% d’énergies renouvelables.
Améliorer la balance commerciale
Car, et c’est le deuxième point fort du projet, cette ferme solaire flottante permettra aussi et surtout de baisser la facture énergétique. Le sous-sol des Seychelles étant pauvre en matières premières, l’archipel est totalement dépendant de ses importations. « Cette initiative contribuera à réduire les importations en pétrole, ce qui se traduira par des économies et une amélioration de la balance commerciale du pays », assure Tony Imaduwa. Soutenu par l’African legal support facility (ALSF), une organisation appuyée par la Banque africaine de développement et la Fondation Clinton, ce projet devrait également créer de nombreux emplois sur l’île, même si aucune estimation n’a pour l’instant été donnée. « Pour de petits pays comme les Seychelles, avec des ressources limitées, l’utilisation des énergies renouvelables à notre disposition est un devoir si nous souhaitons renforcer notre sécurité énergétique », conclut Tony Imaduwa.
Avec la tribune afrique