Son usage est en déclin, mais la fraude progresse avec les chèques perdus ou volés ou la falsification. Selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, cela a représenté 40% du montant total de la fraude en 2017.
La transformation numérique est partout en marche, mais pas dans la fraude aux moyens de paiement où les escrocs oeuvrent toujours à l’ancienne. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, la carte de paiement reste en tête des fraudes au moyen de paiement, mais si les chèques se font de plus en plus rares, ils sont en seconde place. Mais surtout, ils représentent 40% du montant total de la fraude en n’étant qu’en 4e place des moyens de paiements.
L’usage de ce moyen de paiement continue pourtant de décliner en nombre d’opérations (-10%) et en montant (-7%). Mais la fraude progresse avec l’utilisation de chèques perdus ou volés ou la falsification. Le montant moyen de chaque fraude atteint 8100 euros. En 2017, elle a augmenté de 9% pour atteindre un montant de 296 millions d’euros contre 272 millions en 2016.
Pour relativiser, cela représente un taux de 0,0286%, soit un euro pour 3500 euros. En France, l’usage du chèque reste une particularité européenne. Malgré son déclin, il représente encore 11,3% des paiements en volumes. Juste après Malte (21,6%) et devant Chypre (8,1%), selon la BCE (Banque Centrale Européenne).
Les paiements dématérialisés font fuir les fraudeurs
La carte bancaire reste loin devant même si, comme l’indique le rapport, la “fraude global sur les cartes émises en France diminue en 2017 pour la deuxième année consécutive”. Le taux de fraude sur les opérations par carte représente 0,054 %, soit environ un euro de fraude pour 1850 euros de transactions.
Pour la Banque de France, ces augmentations reposent sur les systèmes mis en place pour protéger les moyens de paiement dématérialisés. Les fraudeurs préfèrent s’attaquer à ceux qui restent les plus vulnérables et dans ce domaine, le chèque est en tête. Les fraudes aux virements ont en effet baissé de 17% pour s’établir à 0,0003%, soit l’équivalent d’un euro de fraude pour 300.000 euros de paiement. Quant aux prélèvements, la chute entre 2016 et 2017 est estimée à -78%.
Au global, la fraude a reculé de -6,8% pour un montant de 744 millions d’euros, soit 54 millions d’euros de moins qu’en 2016. “Jamais nous n’avions vu une baisse aussi forte”, se réjouit François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France tout en gardant un œil sur les cryptomonnaies en général et le bitcoin en particulier. Pour lui, “ceux qui investissent dans ce crypto-actif le font à leurs risques et périls”.
Avec bfm