Les États-Unis avaient interdit toutes les ventes de composants électroniques américains à ZTE, accusé d’avoir violé des embargos contre l’Iran et la Corée du Nord.
Les États-Unis ont annoncé mercredi avoir signé un accord avec le groupe chinois ZTE, ouvrant la voie à la reprise complète de ses opérations près de trois mois après l’interdiction d’importer des composants d’entreprises américaines. Le département du Commerce a indiqué dans une déclaration avoir “signé un accord portant sur une mise sous séquestre”.
“Quand ZTE aura finalisé la mise sous séquestre de 400 millions de dollars, le BIS (Bureau de l’industrie et de la sécurité) annulera l’ordre d’interdiction” d’exportations des composants électroniques, a précisé le département.
Washington avait interdit mi-avril toutes les ventes de composants électroniques américains à ZTE, accusé d’avoir violé des embargos contre l’Iran et la Corée du Nord, ce qui l’avait contraint à suspendre une grande partie de sa production. Mais Donald Trump avait ensuite annoncé le 7 juin un accord en vertu duquel ZTE, en contrepartie d’une levée des sanctions, devait s’acquitter notamment d’une amende d’un milliard de dollars, ce qui avait suscité la colère des sénateurs et des représentants de la Chambre américaine.
Mise sous séquestre de 400 millions de dollars
Lors de l’annonce de l’accord début juin, ZTE avait aussi accepté la refonte complète de sa direction ainsi que la mise sous séquestre de 400 millions de dollars immédiatement utilisables en cas de violation du nouvel accord. ZTE s’était déjà acquitté le mois dernier de l’amende d’un milliard de dollars auprès du Trésor américain.
Le groupe chinois, qui emploie environ 80.000 personnes, devrait donc prochainement reprendre la totalité de ses activités. L’administration Trump avait déjà autorisé la semaine dernière ZTE à reprendre pour une période d’un mois et de manière limitée une partie de ses activités aux États-Unis.
ZTE, une “menace pour la sécurité nationale”
Cette annonce est faite au lendemain de l’annonce par l’administration Trump de prochaines taxes douanières de 10% sur 200 milliards d’importations chinoises supplémentaires.
Un sénateur démocrate, Mark Warner, a protesté mercredi contre la décision de l’administration, affirmant qu’elle “revenait à laisser ZTE ne recevoir qu’une petite tape sur la main pour avoir violé les sanctions contre l’Iran et la Corée du nord”. Mark Warner affirme que ZTE présente une “menace pour notre sécurité nationale” et rappelle que Donald Trump lui-même, tout en se montrant conciliant dans le dossier ZTE, a dénoncé le “vol” de la propriété intellectuelle américaine par des entreprises chinoises.
Avec bfm