Le cedi du Ghana a atteint son plus bas niveau historique face au dollar américain, sur fond de désaffection des investisseurs pour les actifs des marchés émergents. Le dollar se négociait à 4,85 cedis, le mercredi 4 juillet.
«C’est l’effet combiné d’un mouvement de liquidation des actifs des marchés émergents et d’une demande non satisfaite de dollars par les clients corporate.», a expliqué un trader de devises local, cité par Reuters.
La monnaie du pays ouest-africain, qui exporte notamment du pétrole, de l’or et du cacao, s’est dépréciée de 5,3% au cours du premier semestre 2018, contre 3,3% durant la même période de 2017.
Dans une étude publiée début juin, le cabinet Databank Research a estimé que la dépréciation de la monnaie ghanéenne fait courir des risques importants au programme de viabilité de la dette du pays. Le cabinet d’étude ghanéen explique cette situation par la forte exposition de la dette publique du pays aux investisseurs étrangers ainsi que par les fluctuations du dollar américain. A la fin de l’année 2017, la dette extérieure représentait 53% du portefeuille total de la dette du Ghana, contre 56% en 2016, tandis que la dette libellée en dollar américain représentait 65% du stock de la dette extérieure, et 69% en 2016.
Le Ghana avait bénéficié, en 2016, d’un programme d’aide de 918 millions de dollars, échelonné sur trois ans, et destiné à stabiliser l’économie qui a souffert d’une hausse de l’inflation et de la dette, conjuguée à un ralentissement de la croissance. Le président ghanéen a annoncé en mars dernier, que son pays va se passer de l’assistance financière du FMI à partir de 2019 et financer son budget grâce à ses propres recettes.
Avec agenceecofin