Depuis quelque temps la mobilisation des différents acteurs impliqués dans le processus électoral a gagné en intensité dans la perspective de cette élection dans les mois qui viennent.
Les dispositions constitutionnelles et législatives
3 novembre 2011, comme le veulent les usages en la matière, le président Paul Biya, réélu à l’issue de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011, prêtait serment devant les députés et les membres de la Cour suprême au Palais de verre de Ngoa Ekellé. Le 3 novembre prochain, le mandat du président de la République arrive donc à son terme, selon les dispositions de l’article 7 de la Constitution du Cameroun en son alinéa 1.
On devrait donc logiquement s’attendre en cette année 2018, à l’organisation de l’élection présidentielle, les dispositions constitutionnelles en vigueur dans notre pays n’ayant pas prévu de cas de prorogation de mandat du président de la République. Les dispositions spécifiques à l’organisation de l’élection présidentielle, prévues dans la loi N°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral modifiée et complétée par la loi N°2012/017 du 21 décembre 2012 précisant d’ailleurs à cet effet que « l’élection a lieu au scrutin uninominal majoritaire à un tour, 20 jours au moins et 50 jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du président de la République » en son article 116, alinéa 3, on peut comprendre l’effervescence qui s’est emparée de la classe politique, tous bords confondus, depuis plusieurs mois.
Cela est d’ailleurs renforcé par les aménagements apportés par le législateur camerounais en matière de convocation du corps électoral pour la tenue de ce scrutin. On est ainsi passé de 45 jours comme c’était le cas avant la promulgation de la loi portant Code électoral, à 90 jours au moins avant la date du scrutin, tel que précisé par les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 86 de cette loi pour la tenue de cette élection.
Il n’y aura pas de législatives
La semaine dernière, l’Assemblée nationale a en effet été saisie par le gouvernement d’un projet de loi portant prorogation du mandat des députés. Dans l’exposé des motifs du texte qui a été adopté avant-hier au Palais de verre de Ngoa Ekellé, pour le gouvernement, cette prorogation « vise d’une part, à éviter l’enchevêtrement des opérations électorales qui, sur le plan technique et opérationnel, serait de nature à porter atteinte à la sincérité des scrutins sus évoqués, et d’autre part, à permettre une organisation matérielle plus sereine des différents scrutins ».
En clair, il est question d’éviter l’organisation de scrutins dont les différentes opérations seraient amenées à se superposer, les mandats du président de la République, comme ceux des députés et des conseillers municipaux arrivant à échéance entre le 15 octobre et le 3 novembre 2018. La prorogation du mandat du président de la République n’étant pas prévue par la Constitution de notre pays, il devient donc clair que les projecteurs vont désormais se braquer sur la tenue de ce scrutin cette année.
Mobilisation des acteurs
L’accélération des événements attendus dans les prochains jours pourrait justifier la mobilisation observée ces derniers mois chez les acteurs du processus électoral. En effet, qu’il s’agisse d’Elections Cameroon, organisme chargé de l’organisation des élections, que des partis politiques, voire de la société civile, on note un certain frémissement dans leurs activités marquées notamment par des descentes sur le terrain, la désignation des candidats éventuels pour la présidentielle, les appels à candidature pour ce qui est du plénipotentiaire de la principale formation de l’espace politique camerounais et même la mobilisation des potentiels électeurs en vue de leurs inscriptions sur les listes électorales.
Un processus, commencé en janvier dernier, et qui pourrait s’arrêter avant la date du 31 août 2018, avec la convocation attendue du corps électoral dans la perspective d’une élection présidentielle avant la fin de cette année.
Source: cameroon-tribune.cm