La Côte d’Ivoire possède depuis vendredi 29 juin un supercalculateur, un ordinateur capable d’effectuer des calculs complexes à très grande vitesse. Situé sur le campus de Bingerville à Abidjan au sein du tout nouveau Centre national de calcul de Côte d’Ivoire, il s’agit du deuxième du continent à être opérationnel – après celui du Cap en Afrique du Sud en 2016. Financé par un prêt de la Direction générale du trésor français, cet ordinateur surpuissant sera mis à contribution dans de nombreux domaines scientifiques.
Le supercalculateur ivoirien est composé de sept armoires, pesant chacune une tonne. A l’intérieur s’empilent une multitude de serveurs informatiques reliés entre eux et permettant de numériser des phénomènes complexes souvent inaccessibles à l’échelle humaine. Et ce, à très grande vitesse : ce superordinateur peut en effet réaliser 322 000 000 0000 d’opérations à la seconde.
« Pour faire simple, il fait plus de 10 000 fois un ordinateur de bureau. Et donc ce qu’un ordinateur de bureau peut faire, on peut le faire 10000 fois dans le même laps de temps. Donc avec un supercalculateur on peut simuler, on peut modeler, on peut aussi faire du codage et cela à grande échelle et traiter de grandes données sur un temps record », explique Florent Adiamonon, responsable des opérations chez Atos, l’entreprise qui a fourni le supercalculateur.
Ce supercalculateur pourra être utilisé dans les domaines de la biologie moléculaire, de l’agriculture ou encore de la climatologie, comme l’explique le professeur Souleymane Konate, responsable du pôle développement durable du Centre national de calcul de Côte d’Ivoire. « Les problèmes d’environnement sont des problèmes de plus en plus complexes et qui génèrent beaucoup de données. Donc pour pouvoir comprendre ces problèmes et analyser ces données, on a besoin d’une puissance de calcul et d’une puissance de simulation, parce que les problèmes environnementaux sont très difficilement réversibles donc la prédiction est la meilleure des solutions. »
Pour les autorités cet outil va permettre de dynamiser la recherche ivoirienne et de fait limiter la fuite des cerveaux. Dans la région, le Sénégal devrait à son tour annoncer la mise en fonction de son supercalculateur en 2019.
Avec RFI