Des sénateurs républicains américains ont cherché mardi à Moscou à renouer le dialogue sans éviter les sujets qui fâchent lors d’une rare visite après plusieurs années sans échanges entre parlementaires, avant le premier sommet bilatéral entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Nous admettons que le monde se porterait mieux si la Russie et les Etats-Unis connaissaient moins de tensions, s’entendaient un peu mieux, mettaient peut-être de côté certaines différences”, a déclaré le sénateur Richard Shelby, reçu avec la délégation américaine par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au ministère russe des Affaires étrangères.
“Nous sommes des concurrents, mais nous n’avons pas forcément besoin d’être des adversaires”, a ajouté ce sénateur républicain d’Alabama, selon des propos retransmis par la télévision russe.
S’exprimant en anglais, Sergueï Lavrov a déclaré espérer que la visite des sénateurs américains “symbolisera la reprise des relations entre les parlements américain et russe”.
“Je pense que la reprise d’un dialogue sera un événement très opportun à la veille de la prochaine rencontre entre les deux présidents” Donald Trump et Vladimir Poutine, a-t-il affirmé.
Vladimir Poutine et Donald Trump se rencontreront le 16 juillet à Helsinki pour leur premier sommet bilatéral, visant à améliorer des relations très dégradées entre Moscou et Washington, notamment en raison des soupçons d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine.
Les deux présidents ne se sont jusqu’ici rencontrés qu’en marge de réunions internationales, la dernière fois en novembre au Vietnam.
Les sénateurs américains ont ensuite rencontré des représentants du Parlement russe, dont le président de la commission des Affaires étrangères de la chambre haute du Parlement, Konstantin Kosatchev, qui a appelé à “ouvrir une ligne de communication”.
“Ceci est le début d’un dialogue mais il faut faire attention lorsque les gens ne font pas ce qu’ils disent”, a déclaré le sénateur américain John Neely Kennedy, appelant la Russie “à ne pas interférer dans les élections américaines cette année”.
“Je demande (à la Russie) de partir d’Ukraine”, a-t-il ajouté, quelque quatre ans après l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée.
Les sénateurs ne devaient pas être reçus par Vladimir Poutine, a précisé aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
“Cela n’affectera pas l’intensité des contacts avec nos hôtes”, a-t-il assuré, ajoutant que le Kremlin est “convaincu que les relations interparlementaires sont l’un des facteurs les plus importants des liens bilatéraux”.
Avec AFP