Une zone démilitarisée, théâtre de violents combats au début des années 1950, va devenir un lieu de dialogue et de prière pour la paix grâce à la construction d’une chapelle. Les travaux de construction viennent d’être inaugurés à la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.
C’est là que l’armistice de 1953 a été signée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. C’est là aussi que le leader nord-coréen, Kim Jong-un, et le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, se sont rencontrés à deux reprises ces deux derniers mois pour tenter de mettre la péninsule sur la voie de la dénucléarisation et de la réunification. Panmunjeom, village emblématique situé à la hauteur du 53e parallèle est au sein de la zone inter-coréenne de sécurité (DMZ), contrôlée par l’ONU. C’est aujourd’hui le seul point de rencontre possible entre les chefs d’État nord et sud-coréens. C’est là que devrait sortir de terre dans les prochains mois la nouvelle « chapelle de la paix ».
65 ans après l’armistice qui n’a pas mis techniquement fin à trois années de guerre (1950-953), cette initiative « révolutionnaire » est accueillie par Mgr Francis Xavier Yu Soo-il, évêque de l’ordinariat militaire en Corée comme « un don qui révèle la grâce de Dieu ». Cette chapelle, assure-t-il, « sera un lieu où l’on pourra prier pour parvenir à dépasser nos différences, dans l’espérance de la réunification » et où « les soldats en poste au village de Panmunjom pourront trouver un soutien spirituel ».
Un geste significatif
L’évêque coréen a inauguré les travaux, il y a quelques jours. Ceux-ci devraient s’achever en mars 2019. L’édifice, occupera une parcelle de 2 089 m2 et pourra accueillir plus d’une centaine de fidèles, rapporte Vatican News. Pouvoir se retrouver dans un lieu aussi près les uns des autres pour « prier pour la paix dans la péninsule coréenne » est source de joie pour les fidèles coréens et les soldats sur place. Tous mettent beaucoup d’espoir dans ce geste qu’ils trouvent « particulièrement significatif » alors que les blessures de la guerre demeurent malgré le nouvel élan de réconciliation et d’échanges renouvelés entre les deux Corées.
Entre les deux Corées, la tension reste en effet très élevée. Mais après le sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un, le 12 juin dernier, les catholiques espèrent en un nouveau pas. Ils s’en remettent aussi au pape François qui ne perd pas une occasion pour lancer des appels à la paix dans la région, comme à la veille de la rencontre entre les deux chefs d’État, où le Saint-Père a souhaité une nouvelle fois leur adresser « une pensée particulière dans l’amitié et la prière ».
Une prière hebdomadaire
L’Église a un « rôle très important à jouer dans le processus de réunification » des deux Corées estimait récemment dans un entretien avec Vatican News, Mgr Alfred Xuereb, le nouveau nonce en Corée du Sud et en Mongolie. Depuis plus de 23 ans, l’Église se réunit chaque mardi dans la cathédrale de Séoul pour prier la Vierge Marie d’agir en faveur de la réunification. Après la Messe, les participants récitent la Prière pour la paix, attribuée à saint François d’Assise en compagnie des fidèles réunis simultanément dans la cathédrale de Jangchung à Pyongyang.
Avec aleteia