Donald Trump a fait savoir qu’il avait convaincu le roi d’Arabie saoudite d’augmenter la production de pétrole et ce, pour isoler davantage l’Iran et le Venezuela dont les économies reposent en grande partie sur les ventes d’or noir.
Le président américain Donald Trump déploie toute son énergie à exercer la plus forte pression possible sur l’Iran et le Venezuela, cibles privilégiées de ses attaques verbales et économiques. Multipliant les sanctions pour faire plier ces deux pays, le locataire de la Maison Blanche a fait savoir le 30 juin que le roi Salmane d’Arabie saoudite avait accepté sa demande d’augmenter la production de pétrole. Dans un tweet, il a écrit : «Je viens de parler avec le roi Salmane d’Arabie saoudite et lui ai expliqué que, en raison des tensions et dysfonctionnements en Iran et au Venezuela, je demande que l’Arabie saoudite augmente la production de pétrole, peut-être de 2 millions de barils, pour combler la différence. Les prix sont trop hauts ! Il est d’accord.»
Selon l’AFP, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait avalisé le 23 juin avec ses partenaires [un groupe de 24 pays qui assurent plus de 50% de la production mondiale d’or noir], parmi lesquels la Russie, le principe d’une hausse de la production de pétrole. Selon Riyad et Moscou, cela représenterait une hausse d’«un million de barils par jour», ce qui répondrait à la hausse attendue de la demande mondiale.
L’agence de presse officielle saoudienne a précisé le 30 juin que l’appel téléphonique entre Donald Trump et le roi Salmane avait été initié par le président américain et que les deux hommes avaient évoqué «la nécessité de faire des efforts de façon à préserver la stabilité du marché du pétrole et la croissance de l’économie mondiale». Les deux dirigeants ont aussi parlé «des efforts des pays producteurs pour combler les éventuelles insuffisances dans les approvisionnements», selon la même source saoudienne.
Le cartel et ses alliés sont liés depuis fin 2016 par un pacte de limitation de la production pour faire remonter les cours du brut. Ce qui a, semble-t-il, fonctionné puisque le baril de Brent est passé d’environ 50 dollars fin 2016 à plus de 80 dollars en mai 2018.
Le président américain a régulièrement critiqué l’Opep ces dernières semaines, l’accusant de ne pas agir. «J’espère que l’Opep va augmenter son débit de manière significative. Il faut garder les prix bas !», avait-il notamment tweeté le 22 juin. En avril, il avait accusé le cartel de maintenir des prix «artificiellement très élevés».
Alors que Téhéran et Caracas comptent parmi les principaux producteurs de pétrole au monde, l’annonce le 8 mai par le président des Etats-Unis d’un retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien avait poussé les cours du pétrole à la hausse. Il avait atteint 77 dollars le baril dès le 9 mai, un niveau jamais vu depuis novembre 2014. Non contente de ce retrait qui avait suscité de vives réactions internationales, notamment en France, l’administration Trump a imposé des sanctions empêchant les pays américains et la plupart des pays européens de faire des affaires avec l’Iran. Donald Trump a ainsi exhorté les alliés des Etats-Unis à mettre fin à tous les achats de pétrole iranien, menaçant de sanctionner les pays qui ne réduiraient pas leurs importations de pétrole iranien à «zéro» d’ici le 4 novembre.
En ce qui concerne le Venezuela, les sanctions économiques renforcées par l’administration Trump ont participé au déclin de sa production d’or noir.
Avec rtfrance